“Il m’a copié” : Luc Besson à l’origine de la retraite de Quentin Tarantino ?

Alors que le réalisateur de Once Upon a Time… in Hollywood réalise son ultime film, Luc Besson, en plein tournage de Dracula : A Love Tale, soutient que cette idée de 10 réalisations maximum, qui désole les fans, vient de lui.

Un grand mystère entoure The Movie Critic, le dixième long-métrage de Quentin Tarantino. Tout ce que l’on sait pour l’instant, c’est que le film, qui suivra un critique de cinéma travaillant pour un magazine porno, sera tourné cette année, que Brad Pitt sera au casting, et surtout, que ce sera le dernier film du réalisateur de Pulp Fiction.

Dix films en vingt-cinq ans de carrière, c’est ce qu’a promis Quentin Tarantino. Un chiffre rond, parfait, qui correspond aussi au nombre de films réalisés par David Lynch, qui n’a rien réalisé depuis Inland Empire en 2006. Pourtant, aujourd’hui c’est Luc Besson qui s'attribue le mérite de cette décision. Dans le podcast The Discourse (rapporté par IndieWire), le réalisateur de Léon affirme que l’idée d’une filmographie à dix entrées était originellement la sienne :

"Ce qui est drôle, c'est que j'ai dit cela à Tarantino il y a longtemps. Il m'a donc copié. J'étais honnête quand j'ai dit ça. Je l'ai dit après avoir fait six ou sept films. C'était une façon pour moi de me concentrer et de me dire : ‘Si je n'ai que dix balles de pistolet, je dois faire attention aux trois dernières’.”

Pourtant, si l’on s’attarde sur la filmographie de Luc Besson, on constate qu’il est loin de s’être plié à cette résolution. En tournage en ce moment, son Dracula sera son 20ème long-métrage. Néanmoins, il est vrai qu’il y a près de trente ans, Luc Besson disait déjà ne pas forcément vouloir multiplier les projets. A l’époque, il était entre deux films, Léon et Le Cinquième Element, et faisait la couverture de Première en 1996 pour un entretien exclusif avec Steven Spielberg : 

Besson : Vous croyez que vous tournerez encore dans vingt ans ?

Spielberg : Oui. Le contraire me semble inimaginable.

Besson : Moi pas.

Spielberg : Vous êtes sûr ? Qu’est-ce que vous ferez ?

Besson : … Des enfants…

Aujourd’hui, Luc Besson revient sur les raisons qui motivaient ces déclarations. Il s’agissait pour lui de garantir la qualité artistique de son héritage artistique : 

“A cette époque, à Hollywood, il y avait beaucoup de voix qui me disaient : ‘Voici le scénario’. Les projets qu'ils me proposaient n'étaient pas mauvais, mais il s'agissait de sequels – c'était la machine hollywoodienne. Ils me proposaient beaucoup d'argent. Je n'en avais pas envie. Je voulais rester moi-même, rester pur. Je devais donc trouver un moyen de résister au chant de ces sirènes. Et le moyen que j'ai trouvé pour y parvenir a été de me dire : 'Je vais faire 10 films, donc s'il ne me reste que deux films, je ne peux pas faire ça. Je dois faire quelque chose qui ressemble plus à celui que je veux faire'."

Certes, depuis ce temps-là, le réalisateur a un peu dépassé son objectif, mais il semble qu’il s’en soit désormais donné un nouveau. Après Dracula : A Love Tale, Luc Besson se donne deux films pour parachever son œuvre : 

"Peut-être devrais-je en faire un ou deux de plus, car j'ai encore beaucoup de choses à dire. Maintenant, je peux vous dire que je vais faire trois [films] et que je m'arrêterai ensuite. [...] Donc, après Dracula, il y en a deux autres, et je ne vous dérangerai plus.”

Luc Besson tiendra-t-il vraiment cette nouvelle résolution ?