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Le Festival de Cannes a officiellement révélé que Nanni Moretti serait le président du jury de la 65ème éditionAprès Robert de Niro, c’est donc Nanni Moretti qui présidera le jury du festival de Cannes 2012. Un habitué du festival puisque le cinéaste italien a présenté six films sur la Croisette entre 1978 (son premier film Ecce Bombo était en sélection officielle) et 2011 (Habemus Papam concourait l'année dernière en sélection officielle). Moretti avait également été juré en 1997, lors de la cinquantième édition mais surtout il fut distingué à deux reprises par le festival. En 94, il obtenait le prix de la mise en scène pour le beau Journal Intime et en 2001 repartait avec la Palme d'Or pour La Chambre du fils. C’est donc un bon connaisseur des arcanes du festival qui sera chargé de remettre la Palme d'Or en mai prochain.«C’est une joie, un honneur et une grande responsabilité de présider le jury du festival cinématographique le plus prestigieux du monde, qui se déroule dans un pays qui a toujours considéré le cinéma avec attention et respect», a-t-il affirmé en acceptant l’invitation. «Comme réalisateur, j’ai toujours vécu avec émotion la participation de mes films au Festival de Cannes. Je me souviens aussi avec bonheur de mon expérience en tant que membre du jury durant l’édition du cinquantenaire. Comme spectateur, je conserve heureusement la même curiosité que dans ma jeunesse et c’est donc pour moi un grand privilège d’entreprendre ce voyage dans le cinéma mondial contemporain».Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes, se félicitait ce matin de ce casting : «Nanni Moretti est un auteur majeur, très haut dans mon panthéon personnel». Le choix de Moretti rentre de fait dans une logique à la fois propre au festival (un enfant du sérail président du jury, quoi de plus normal), mais aussi cinéphilique. Comme l'expliquait Frémeaux à l'AFP : «Cannes a eu trois présidents américains en quatre ans et il est bon de revenir à un Européen». On se demande aujourd'hui quel couleur Moretti donnera au Palmarès. Doit-on compter sur ce diariste subtil, cet analyste fin de la politique italienne et de ses dérives, pour privilégier un cinéma d'auteur intimiste et engagé ? Ou bien, pourrait-il récompenser un cinéma plus ouvert et fantasmagorique (auquel il semble aussi sensible comme certaines scènes de son Habemus Papam le laissaient entrevoir) ?Pour rappel le jury du cinquantenaire (jury auquel appartenait Moretti) avait remis la Palme d'Or à deux films ex-aequo : L'Anguille de Shohei Imamura et Le Goût de la cerise d’Abbas Kiarostami. Un indice sur ce qui pourrait arriver le 27 mai au soir ?