Le réalisateur français Louis Leterrier rejoint le camp de ceux qui disent du mal de leurs propres films (un peu comme Shia LaBeouf qui s’est fait une spécialité de critiquer Transformers ou le dernier Indiana Jones), comme le révèle le Huffington Post dans un entretien avec lui. Après avoir réalisé Le Trasnporteur, Danny the Dog et Le Transporteur 2, Leterrier -issu de l’écurie Luc Besson- s’est envolé pour Hollywood tourner deux films à gros budget : L’Incroyable Hulk en 2008, puis le remake du Choc des Titans sorti début 2010. Deux blockbusters qui ont laissé un plutôt mauvais souvenir, aussi bien aux spectateurs du point de vue critique qu’au réalisateur lui-même.Leterrier révèle au Huffington Post que les deux films ont un problème en commun. "Pour Hulk et Le Choc des Titans, on a commencé sans scénario, et c’est incroyablement stressant parce que ça te pousse à surcompenser avec beaucoup d’effets dans le film", avoue Leterrier. "Tu n’as pas pu tester le film dans ta tête. Tu ne l’as pas passé au crible pour résoudre tous les problèmes de script. Tu dois courir un marathon pour respecter la date de sortie…" Pour L’Incroyable Hulk (considéré tout de même comme supérieur au premier signé Ang Lee), "la première moitié du film m’appartient totalement, mais la seconde est la version du studio -juste deux géants qui se bottent le cul."Il n’épargne pas non plus Le Choc des Titans, péplum de fantasy numérique avec Sam Worthington : "il est affreux, c’est bien connu. C’est surtout la 3D qui est absolument affreuse. Rien ne marchait, c’était juste une trouvaille pour piquer de l’argent au public", avoue Leterrier. "Je suis un garçon obéissant, alors j’ai fait le gros dos et tout, mais ce n’est pas mon film. Le Choc des titans n’est pas mon film. Et c’est pour ça que je n’ai pas réalisé la suite." Le réalisateur admet toutefois avoir conservé de bonnes relations avec le studio Warner -le fait que Le Choc des titans a été extrêmement rentable avec des recettes mondiales de 493 millions de dollars explique sans doute cela.Bref, Leterrier épingle deux travers du système des studios hollywoodiens : les tournages en rush pour respecter une date de sortie fixée avant que la production ne commence pour de bon, et la conversion 3D à outrance. Il semble en tous cas beaucoup plus satisfait de son dernier film, Insaisissables, où des prestidigitateurs cambriolent une banque de façon spectaculaire. Le film, doté de ce pitch intrigant et d’un casting dément (Jesse Eisenberg, Morgan Freeman, Mark Ruffalo…) sortira en salles le 31 juillet prochain. Bande-annonce :