“J'avais l'impression que le seul moyen de le rattraper était qu'il trébuche,” se souvient Arnold Schwarzenegger.
La guerre froide entre Arnold Schwarzenegger et Sylvester Stallone a fait les beaux jours du Hollywood des années 1980 et 1990. Course aux rôles, boutades, sorties déloyales… Tous les coups étaient permis, même les plus bas. Depuis, les deux acteurs ont enterré la hache de guerre, et reviennent régulièrement sur ces années de concurrence.
Dans une interview intitulée "Arnold & Sly : Rivaux, amis, icônes" ("Arnold & Sly: Rivals, Friends, Icons"), les interprètes de Rambo et de Terminator sont revenus aux origines de leur compétition. A une époque où les codes de la masculinité étaient plus que caricaturaux, tout est partie d’une question de physique :
"Eh bien, quel est votre taux de graisse corporelle ?, se remémore Schwarzenegger, dans l'émission, relayé par The Hollywood Reporter. Je n'étais plus qu'à 7 %. J'ai donc dit que je n'avais plus que 10 % - c'est devenu une compétition avec nos corps.”
Il y a quelques années, Sylvester Stallone disait déjà dans le Tonight Show de Jimmy Fallon : “Est-ce que vous avez déjà détesté quelqu’un au point de vous dire : ‘Il faut que j’aille à la salle’ ?”.
Un duel athlétique qui s’est vite mué en quelque chose de plus symbolique. Arnold Schwarzenegger parle aussi de l’impact qu’a eu cette concurrence dans les personnages qu’ils choisissaient d'incarner et leurs actions : “Il a commencé à utiliser d'énormes mitrailleuses. Je lui courais après. Il courait après moi... Voilà comment ça s'est passé. Il a tué 80 personnes [dans Rambo] et j'ai dû en tuer 87”.
L'ancien Gouverneur de Californie fait ici référence aux similitudes observées entre le Rambo de Stallone (1982) et son Commando (1985), deux films dans lesquels les personnages principaux sont d’anciens soldats forcés à reprendre du service, dans un combat seul contre tous. Une ressemblance qui n’est donc pas anodine, et qui a nourri le box-office de ces années-là.
"Nous sommes arrivés à une certaine époque, ajoute Silvester Stallone. Les films étaient en pleine transition – les vrais films d'action n'existaient pas. On voyait des courses-poursuites en voiture, on voyait des coups de feu. Il n'y avait pas de film d'action où l'on se disait : ‘Ok, du début à la fin, ce type est en mouvement. Il fait des choses. Il fait en sorte que l'action se produise’. Nous avons donc commencé quelque chose qui, à mon avis, n'existe plus, du moins pas de la manière dont c'était le cas – où il y avait un homme qui se battait contre le monde. Aujourd'hui, c'est plutôt l'ensemble contre le monde".
Au détour de la conversation, Arnold Schwarzenegger fait référence à un autre film, Arrête ou ma mère va tirer ! (Stop! Or My Mom Will Shoot en VO), véritable flop critique sorti en 1992. A l’origine, le scénario est proposé à Schwarzy qui n’a pu que constater à quel point il était mauvais. “J’ai lu le script et c’était de la m*rde,” confiait-il à Jimmy Kimmel à l’occasion de la promotion de Terminator : Dark Fate. L’occasion pour l’acteur américano-autrichien de tendre un piège à son concurrent direct.
S’assurant qu’on offre également le rôle du Sergent Joe Bomoski à Stallone, il fait courir le bruit qu’il est à deux doigts d’accepter le rôle. Pris dans la spirale du “quoiqu’il en coûte”, Sylvester Stallone a alors sauté sur le rôle pour empêcher l’interprète de Last Action Hero de l’avoir.
"J'étais aux anges, bien sûr. J'avais l'impression que le seul moyen de le rattraper était qu'il trébuche, explique Arnold Schwarzenegger. C'était psychologique. C'est toute une histoire à propos d'Hollywood. Vous êtes toujours aussi bon que votre dernier film. Je me suis donc dit que si Sly trébuchait..."
Une satisfaction temporaire, car bien que très relativement comparable à Un Flic à la maternelle ou à Jumeaux, deux films dans lesquels Arnold Schwarzenegger a lui aussi laissé tomber mitrailleuses et grenades à main, Arrête ou ma mère va tirer ! a tout de même connu un certain succès public, avec 72 millions de dollars engrangé au box-office mondial.
Heureusement, cette guéguerre a fini par s'essouffler. Les deux acteurs ont même symboliquement fumé le calumet de la paix dans Expendables : unité spéciale, film réalisé par Stallone et dans lequel Schwarzy fait une apparition, mais aussi dans Evasion de Mikael Hafström dont ils partagent l’affiche.
Sylvester Stallone admet qu'Arnold Schwarzenegger était le plus fort !
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