Vertiges

Moins banal que son titre, ce drame feutré met en scène, dans un Vietnam moderne toujours empreint de traditions, la complexité des sentiments et la vacuité des stratagèmes en la matière. Même si le scénario ne résiste pas au bavardage explicatif, la mise en scène, délicate et inventive, nous entraîne, de frôlements de peau en regards émus, au coeur de la sensation amoureuse.

Vertiges explore avec délicatesse le chemin qui conduit de l'innocence à l'expérience tout en traçant, à travers mille détails, le portrait d'un société.

L'un des premiers films vietnamiens à défier les tabous en donnant une version alanguie, gay et contemporaine des Liaisons dangereuses.

... Le résultat se situe à mi-chemin du naturalisme à la française et une sorte de fantasme romanesque mal identifié. Ployant sous cette artificialité, le film ne laisse que rarement les comédiens, pourtant excellents, respirer dans un espace qui leur serait propre. Trop d'application, pas assez d'imaginaire et de décision; malgré d'évidentes qualités, Vertiges n'est jamais loin d'une espèce de folklore d'auteur.

Volupté et perversité ; une transposition vietnamienne des Liaisons Dangereuses, piquantes là-bas, plus banale ici, avec son élégance de magazine de luxe.