Après Grand Central et avant la sortie de Suzanne en décembre, Vandal confirme la vitalité et l’intelligence d’un jeune cinéma français décidé à ne pas se laisser enfermer dans des cases trop étroites pour lui. Sur le papier, ça ressemble à une énième chronique sur « l’adolescence de tous les possibles ». Mais par la beauté onirique et la précision de la mise en scène d’Hélier Cisterne, le film décolle bien vite du plancher du naturalisme. La trajectoire de son personnage principal, faite de périls, de tragédie et d’amour contrarié, devient l’alternative romanesque à un quotidien adulte sans mystère. Marqué par toute une mythologie urbaine, empruntant aux films de superhéros, Vandal invente un réalisme fantasmé qui offre à la portée sociale du récit une puissance étonnante. Un premier long métrage impressionnant de maîtrise.