Toutes les critiques de Un homme heureux

Les critiques de Première

  1. Première
    par François Léger

    Jean (Fabrice Luchini) est un maire très conservateur de la petite ville de Montreuil-sur-Mer, dans le Pas-de-Calais. Réélu sans forcer depuis des années, il compte bien se présenter à nouveau aux prochaines échéances électorales. Mais sa femme depuis 40 ans, Edith (Catherine Frot), lui annonce soudainement qu'elle ne peut se cacher : elle est et a toujours été un homme, et compte bien aller jusqu'au bout de sa transition de genre. Alors qu'Edith commence à prendre des hormones et à s'affirmer, Jean comprend que sa vie personnelle et sa campagne vont être sacrément chamboulées...

    Sujet de comédie casse-gueule que Tristan Séguéla (Docteur ?, 16 ans ou presque) traite pourtant avec un certain talent d'acrobate. Entendons-nous : les spectateurs déjà sensibilisés à la question de transidentité s'agaceront certainement de voir le film s'attarder un peu plus longuement sur le personnage du mari étroit d'esprit (Luchini est hilarant) que sur ce que vit son compagnon (Frot, sans une once d'ironie). Mais Un Homme heureux prend le parti de tendre la main à un très large public pour l'amener à s'interroger sur sa propre capacité de tolérance. Ce n'est pas toujours très fin et bien trop didactique par moments pour laisser respirer l'émotion, mais le film met un point d'honneur à ne jamais se moquer de son sujet, préférant tourner en ridicule les réactions de Jean et son équipe municipale (deux seconds rôles poilants : Philippe Katherine en premier adjoint et Artus dans la peau d'un conseiller en communication). Fausse note cependant : un happy end très forcé et bien peu crédible, qui irait presque à l'encontre du reste du film.