Première
Deux écueils sont à éviter lorsqu’on réalise un biopic : ne pas s’obliger à l’exhaustivité, ni à tout faire tourner autour d’un même sujet. Teresa évite le premier en se limitant à sept jours décisifs dans la vie de Mère Teresa, mais se fourvoie dans le second. Le film se déroule en 1948 à Calcutta, au moment où elle attend l’autorisation de fonder sa propre congrégation. Pourtant, ce que l’on voit principalement à l’écran, c’est Noomi Rapace plus que Mère Teresa. Des symboles de croix plutôt qu’une mise en scène de la foi mise à mal par la pauvreté ou les « épreuves » rencontrées par ses autres sœurs. Malgré l’ambiance convaincante qu’il arrive à imposer ainsi que le développement minutieux de sous-intrigues au couvent, Teresa film trouve alors sa limite dans son incapacité à dépasser son sujet pour le nourrir de ce qui lui est extérieur. Littéralement, de le transcender donc.
Nicolas Moreno