Toutes les critiques de Superman Returns

Les critiques de Première

  1. Première
    par Gérard Delorme

    Le classicisme du projet s'exprime par une fluidité narrative qui abolit le temps, une interprétation adéquatement retenue et une direction artistique somptueuse. Singer a aussi mobilisé les techniques les plus récentes pour réaliser des effets qui assurent aussi bien dans le spectaculaire que dans le sublime : il y a une grâce inouïe dans la façon dont Superman s'élève au dessus des hommes.

Les critiques de la Presse

  1. Fluctuat

    Voilà l'été et les vacances, si on était sur le point de l'oublier, pris dans l'euphorie générale d'événements footbalistiques. La sortie mondiale des blockbusters américains est là pour nous le rappeler. Après Batman begins l'année dernière, Superman prend le même chemin.
    - Débat : voir le forum Superman returnsCa y est finalement, ils l'ont fait. Après de nombreuses infortunes, Superman returns voit enfin le jour. C'est donc à Bryan Singer que le film a été confié. Le réalisateur de X-Men et X-Men 2 a choisi un comédien débutant pour incarner le rôle titre. Brandon Routh succède ainsi à Christopher Reeve. Aujourd'hui sur le devant de la scène, il était jusqu'alors un parfait inconnu, tout comme son prédécesseur à l'époque. Physiquement plus carré et moins fin, il est assez éloigné du Superman auquel on s'était habitué. D'où nous vient alors cette étrange et dérangeante impression de familiarité ? Sans doute de ce que l'on marche ici sur les morts.Malgré le décès tragique de Reeve (auquel le film est dédié) et la disparition de Marlon Brando, les aventures de Superman version 80's reprennent comme si on les avait laissées hier. Le film commence sur le retour du héros qui s'était exilé dans l'espace à la recherche de ses origines - d'où le titre du film. Le personnage nous est imposé avec ses codes et son passé que tout le monde est censé connaître. Les fans apprécieront sans doute, les autres seront un peu déçus. Moins inventif et dynamique que dans ses X-Men, Bryan Singer n'entre pas non plus dans la lignée des films de super-héros sortis ces derniers temps. Loin du Spiderman de Sam Raimi façonné à la sauce des années 2000, il n'a ni la finesse du Hulk de Ang Lee, ni l'humour et le recul qui ont permis à ces réalisateurs de traiter de supers pouvoirs sans ridicule.Des héros bien palots, des méchants bien salauds
    Les précédents Superman n'étaient pourtant pas dénués d'humour. Aujourd'hui, Singer semble avoir été totalement prisonnier des écrasantes conventions de la légende. A l'image de cette séquence dans laquelle il utilise des images de la saga, faisant renaître Brando de ses cendres afin que ce dernier incarne encore le père tutélaire. Brandon Routh n'échappe pas au poids de cette filiation. Tel un clone inexpressif, il joue un "toon" qui n'obéit qu'aux lois de son destin. Reeve s'amusait, Routh se prend au sérieux et avance tête baissée vers l'accomplissement de son destin. Son Superman est trop idéal, il manque cruellement de vécu.Fade et sans humanité, le héros d'aujourd'hui n'a que sa cape pour étoffe. Trop irréprochable pour être honnête, il ne porte que la fêlure de sa perfection. Extraterrestre complexé quelques secondes au début du film, il devient très vite fan de lui-même, souffrant d'un flagrant complexe de supériorité. Kate Bosworth, l'actrice qui incarne Loïs Lane, la journaliste amoureuse de Superman, n'est pas mieux. Ces deux acteurs rendent leurs personnages aussi insipides l'un que l'autre. Tant et si bien qu'on se demande si tout cela ne provient pas d'une production qui aurait également aseptisé tous les côtés amoraux de ce long-métrage... Car a contrario, le couple de méchants fonctionne à merveille. Kevin Spacey joue l'infâme Lex Luthor, Parker Posey interprète son écervelée de femme. Totalement crédibles dans cet univers caricatural, tous deux semblent s'amuser avec la grossièreté de leurs personnages, et justifient alors le prix de la place de cinéma.Le monde retrouve son sauveur
    Cela fait donc cinq ans que Superman a disparu de Metropolis. En son absence, Loïs s'est mariée, a eu un enfant et a remporté le Pulitzer pour un article affirmant que « le monde n'a plus besoin de Superman ». A peine de retour en ville, Clark Kent apprend qu'elle est en danger et se décide à renfiler les collants. L'avion de démonstration à bord duquel elle se trouve est sur le point de s'écraser à la suite d'une expérience de Luthor. Superman la sauvera, elle, l'ensemble des passagers ainsi que les spectateurs d'un stade de base-ball (on pourrait d'ailleurs y voir une mise en abîme, mais sans doute est-ce accorder au film une subtilité qu'il n'a pas). A voir cet avion en péril, on ne peut s'empêcher de penser à la catastrophe du 11 septembre. Comme si le réalisateur concluait qu'à cette époque, seul un héros aurait pu sauver les Etats-Unis des attentats, ce qui leur aurait évité d'arriver à la situation géopolitique dans laquelle ils se trouvent aujourd'hui. L'industrie Hollywoodienne utilisant les peurs nées des catastrophes mondiales afin de satisfaire les spectateurs effrayés, la boucle est bouclée.A preuve, quelques séquences plus tard, Bryan Singer demande à Superman de sauver la ville d'un Tsunami, tâche dont le héros se sort en quelques minutes. La référence au Tsunami asiatique du 26 décembre 2004, tout comme celle des Twin Towers, a quelque chose d'un peu gênant. Cette double convocation de la réalité spectaculairement tragique sert peut-être à mettre dans la recette "blockbuster" une bonne dose de réel. Si ces événements ont pu exister, Superman le pourrait également. Parallèlement, il souligne aussi qu'aucun super-héros n'était là pour sauver le monde de ces catastrophes extraordinaires. Ainsi il en accentue la tragédie et ce de manière un peu obscène. Le monde a besoin d'un Superman providentiel, nous dit Singer, d'un héros messianique qui viendrait du grand tout, cet univers dont la première séquence nous montre de belles images.Entre lourdeurs et décadences, le film bascule parfois dans le ridicule. A force de résoudre tous les problèmes du monde en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, Superman menace vite d'ennuyer le spectateur. C'est sans doute pour éviter ce désagrément que Bryan Singer a recours à la saga familiale. L'amour que partagent Loïs et Superman n'a pas été que platonique : Superman aurait un fils. Dès lors, on rentre dans une intrigue digne d'une "telenovellas", filmée de manière à ce qu'il y ait une suite à cette histoire. Maintenant que Superman Returns est sorti aux Etats-Unis depuis le 28 juin, qu'il y cartonne au box-office (il a déjà récolté plus de 100 millions de dollars), on sait que la suite de la suite des suites est prévue pour 2009...
    Superman returns
    Un film de Bryan Singer
    Avec: Brandon Routh, Kate Bosworth, Kevin Spacey, Eva Marie Saint, James Marsden, Sam Huntington, Parker Posey et... Marlon Brando !
    Etats Unis, 2006 - 154 mn
    Sortie en salles (France) : 12 juillet 2006
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    - le site officiel du film
    - le site du Daily Planet, le journal où officie Clark Kent
    - Le dossier Superman returns d'Ados.fr