Suite armoricaine

Rares sont les films français capables de faire surgir avec inspiration des univers peuplés de fantômes et de souvenirs enfouis. Tel est pourtant le miracle qui advient au cœur d’un décor labyrinthique (le campus de Villejean à Rennes), où une enseignante en histoire de l’art redécouvre les lieux de sa jeunesse tandis qu’un étudiant lunaire cherche, lui, à fuir ses origines. La réalisatrice use d’une superposition de temporalités où se déploient plusieurs points de vue et offre un sublime écrin formel à ses personnages. Ils se réinventent au contact de la mémoire collective bretonne, qui dévoile ses multiples visages. L’émotion s’invite tout au long de cette hypnotique odyssée sensorielle. 

Valérie Dréville interprète une universitaire quittant Paris pour Rennes, le temps d’une immersion nostalgique et iodée. 

(...) Pascale se regarde bien trop filmer dans cet interminable récit (...)

Le deuxième long-métrage de Pascale Breton établit avec une exacte délicatesse les coordonnées temporelles et géographiques de ses deux personnages. 

La séduction du film repose aussi bien sur le mystère actuel de ses personnages que sur son immersion dans le passé.

Cette longue plongée dans la province rappelle ces films un peu languissants dont on se délectait dans les années 1970, avec épisodes racontés selon plusieurs points de vue.