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Admirablement agencé, son dyptique suggère plus qu'il ne montre et excelle à instaurer un climat, sans jamais cesser d'agripper le spectateur.
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Son récit, construit comme un puzzle, intrigue, excite et transporte jusqu’à un dénouement vraiment surprenant, aux frontières de l’invraisemblance.
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La plongée au bout des passions continue, jusqu'à l'épilogue plus noir que noir.
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Ce récit hypnotique tient en haleine jusqu’aux derniers instants d’une chute trop bavarde, mais qui surprend en enchaînant les rebondissements dans une démesure à la hauteur des deux volets du film.
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Cette histoire aux confins du fantastique de quatre jeunes femmes hantées depuis l'enfance par l'assassinat de leur camarade d'école est l'une des plus belles réussites de l'auteur de Kaïro.
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Vous l’avez compris, Celles qui voulaient oublier (les deux premiers épisodes) et Celles qui voulaient se souvenir (les 3 derniers) sont indissociables. Il n’y a aucun intérêt à voir l’un sans l’autre. Shokuzai, pour nommer plus simplement la dernière œuvre de Kurosawa, ne perd pas de temps et fixe immédiatement la situation dans un court prologue [...] Alors que le premier chapitre consacré à Sae tend vers le fantastique, le second centré sur Maki s’apparente beaucoup plus à un mélodrame. Les chapitres 3 (Akiko) et 4 (Yuka) sont tout aussi singuliers puisque l’un prend des allures de thriller psychologique quand l’autre nous plonge dans une romance burlesque et cruelle que Woody Allen ne renierait pas. À travers ces quatre tableaux, Kurosawa propose une mise en scène sobre et parfaitement maîtrisée alors que le récit nous donne à réfléchir sur différents thèmes tels que l’éducation, le mariage ou la reconnaissance [...] Le seul lien physique entre ces quatre moyens-métrages tient à la courte mais systématique apparition d'Asako. Tel un mentor, elle semble veiller éternellement sur chacune d'entre-elles. Un personnage jusqu'alors mystérieux et charismatique, superbement interprété par Kyôko Koizumi. Malheureusement, le cinquième et dernier chapitre dont elle est le sujet hôte beaucoup de son charme est constitue la seule mais dommageable ombre au tableau de Shokuzai. Très poussif et beaucoup moins original, ce dernier acte peine à délivrer le dénouement, pourtant attendu depuis près de quatre heures. Un dénouement qui retombe de plus difficilement sur ses pieds, en ayant recours à quelques coïncidences hasardeuses. Au final, on ressort de la salle avec un sentiment très partagé, comme si l'on venait d'effectuer un beau voyage mais que la destination n'était pas à la hauteur.
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Kurosawa semble confirmer, avec ce film, la nouvelle orientation de son style narratif : un style patient, à l’écoute du temps, initié avec Tokyo Sonata, et qui ne manque d’opposer son public à celui des films terribles, absurdes et hypnotiques des années 1990. Au croisement des deux chemins, il reste heureusement toujours le formidable Retribution, dont la brièveté fait un cousin plus efficace, plus passionné et plus envoûtant du très appliqué Shokuzai.
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Inégal, parfois bancal, mais brillant d’inattendus moments de grâce – plus fréquents dans la première partie que dans la seconde, d’ailleurs –, ‘Shokuzai’ se révèle, au fur et à mesure, comme un projet formellement ambitieux. Adapté du best-seller nippon de Minato Kanae, le diptyque de Kiyoshi Kurosawa gagne ainsi, malgré sa longueur (près de cinq heures pour l’ensemble), à se regarder d’une traite, passant d’un suspense de thriller à une habile réflexion sur la culpabilité et le mal. Aussi, malgré une fin longuette et qui tombe un peu comme un cheveu sur la soupe (on n’en dira pas plus), la narration fait preuve de suffisamment d’aisance pour que chacun des cinq segments du film – correspondant aux épisodes du découpage japonais – réussisse à relancer la fiction de manière autonome. Pas tout à fait abouti, donc, mais original et intéressant
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Le dernier chapitre, le plus sombre - et le plus intéressant - s'attache au passé de la mère d'Emili et conduira à la résolution de l'énigme. L'intrigue aurait néanmoins eu un impact bien plus grand si les deux volets avaient été réunis en un seul et unique film.