Toutes les critiques de Nés en 68

Les critiques de Première

  1. Première
    par Didier Roth-Bettoni

    Un an après les élections présidentielles à l'issue desquelles celui qui prétendait "liquider" l'héritage de 1968 a accédé au pouvoir, Olivier Ducastel et Jacques Martineau choisissent à l'inverse, de célébrer les valeurs et les conséquences de ce joli mois de désormais lointain. Humaniste et politique, généreux et - il faut bien le reconnaitre - inabouti, leur film ressemble ainsi, par bien des aspects, à ce mai 68 devenu mythique.

Les critiques de la Presse

  1. Le JDD
    par Jean-Luc Bertet

    A chacun son 68. Pas plus qu'un autre, celui d'Olivier Ducastel et de Jacques Martineau ne fera l'unanimité. Leur très sympathique fiction s'articule autour d'une petite bande d'anonymes suivis durant quatre décennies.Le voyage, qui débute sur les barricades du quartier Latin s'achève avec l'élection de Sarkozy, en mai 2007, en passant par la ferme communautaire du Lot, l'amour libre version Jules et Jim, et la fabrication de chèvre. Des clichés à la pelle mais qui sont utilisés de façon efficace les uns contre les autres.

  2. Elle
    par Françoise Delbecq

    Comment avons-nous vécu les quarante dernières années? Des réponses données non pas sous la forme d'un traitement exhaustif des événements sociaux, politiques et culturels, mais via un traitement romanesque de l'évolution des personnages. En toile de fond, le droit à l'avortement, les années sida, l'attentat du 11 septembre sur un écran de télé... Quarante années qui défilent avec, en souvenir, ce fameux mois de mai.

  3. Fluctuat

    Fresque fleuve de 3h sur deux générations, Nés en 68 ne risque pas de provoquer une prise de conscience des élus UMP travestissant l'héritage de mai. En voulant faire un film bilan, olivier ducastel et jacques martineau ne réussissent qu'à enfiler poliment les clichés. - Exprimez-vous sur le forum cinéma olivier ducastel et jacques martineau n'ont pas les épaules assez larges pour porter un projet tel que Nés en 68. Leur film est un catalogue de poncifs filmé comme un potlatch de situations et de petites histoires en écho à la grande. Partant de l'intime par circonvolutions autour d'une héroïne pivot (Laetitia Casta en hippie adepte de l'amour libre), le duo tente vainement de construire sur quatre décennies un récit balise en forme de fresque romanesque. Nés en 68 passe ainsi de l'utopie des parents promise au changement ou à des impasses : militantisme politique de circonstance, impossible pérennisation de la vie communautaire à laquelle reste malgré tout attachée Casta, mirage de la liberté sexuelle, danger de la lutte armée, amers échecs des illusions d'antan avec le retour de la droite ; aux multiples conséquences individuelles et politiques sur leur descendance : le fils homo militant à Act Up et diverses associations, la fille qui veut fonder une famille en opposition à sa mère puis finalement décide de la vie qu'elle veut avoir. Tout cela à travers la voix d'un noeud de personnages sur deux générations traversant tout et n'importe quoi (la guerre d'Algérie, l'avortement, le bio, l'humanitaire, le micro-crédit, le PACS, etc). Comme si pressé, il fallait faire la synthèse de tous les évènements sociaux ou historique vécus depuis quarante ans. L'effet catalogue des détails pour rappeler le passage du temps (notamment les objets quotidiens dans de multiples plans) rappelle Platform en beaucoup plus forcé. Incapable de dépasser cet archivage laborieux, le film s'écroule par son incapacité à tirer un constat original. Transitant des années "charles De Gaulle" rec="0" jusqu'à "françois Mitterrand" rec="0" et "jacques Chirac" rec="0" pour finir sur "nicolas Sarkozy" rec="0", Nés en 68 court à bout de souffle derrière son sujet en essayant de coller les époques au forceps, tout en détournant le regard sur son héroïne, incarnation d'une utopie et de ses limites. Ducastel et Martineau ne sont pas naïfs pour autant, ils tentent de donner une objectivité à leur mégamix et évitent toute nostalgie. Ils croient encore à une forme de lutte perdurant selon les contextes et portent une réelle tendresse pour leurs personnages. On retrouve cette générosité au moment de filmer les corps, la liberté de désir étant leur véritable sujet. Mais si le duo veut montrer comment évolue le rapport à la politique et au monde en passant par le corps, le film est constamment rattrapé par son côté vignettes compilées noyant l'histoire de cette femme (Casta donc, puisqu'elle est le centre) dans une vision grossière et médiatique des évènements. De l'héritage de Mai 68 le film n'offre qu'une vision tiède et propre complètement obsolète. Pas de quoi faire réagir Sarkozy et ses potes. Nés en 68 D'Olivier Ducastel et Jacques MartineauAvec Laetitia Casta, Yannick Renier, Yann Trégouët, Sabrina SeyvecouSortie le 21 mai 2008   - Exprimez-vous sur le forum cinéma- Lire le fil mai 68 sur le blog politique- Archives : lire la critique de Drôle de Felix