Mon père est femme de ménage

(...) la facture fonctionnelle de la mise en scène est sans doute le principal point faible du film, et la figure un peu sacrifiée de la mère, donne lieu à quelques séquences un peu boiteuses.Mais, pour le reste, entre des dialogues assez confondants de réalisme, une approche de l'adolescence fermement ancrée dans notre époque, un sens de l'ellipse parfois cinglant, sans oublier une direction d'acteurs impeccable, Mon père est femme de ménage proclame haut et fort que les bons sentiments ne sont pas toujours l'ennemi du bon cinéma.

Sens du rythme, dialogues percutants, acteurs épatants, pour son premier film (adapté de son livre éponyme) la romancière Saphia Azzeddine signe une comédie sociale, tendre et très juste.

Servie par ses acteurs (tous très bons), Saphia Azzedine tisse une comédie relativement enlevée, semée de plaisanteries inter-communautaires (Polo a évidemment des copains beurs et juifs) où la honte sociale le dispute à un amour paternel à toute épreuve. Qu’est-ce qui cloche alors ? Le message résolument consensuel et la réalisation un poil trop mollassonne.

Premier long-métrage bourré de bonnes intentions n’est jamais loin de la caricature et ne vole pas très haut. La faute à des dialogues pas toujours inspirés, des personnages secondaires trop peu écrits, des situations comiques cent fois vues ailleurs et à une réalisation mollassonne. (…)

Hélas, malgré des bonnes intentions qui se ramassent à la pelle, Mon père est femme de ménage n’échappe jamais aux clichés, ces derniers d’autant plus visibles que l’inspiration formelle, elle, n’est visible nulle part.