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La compétition angoumoisine démarre tambour battant avec le troisième long métrage de Nathan Ambrosioni après Les Drapeaux de papier (2018) et Toni en famille (2023). Tant à seulement 26 ans, celui-ci ne cesse d’épater par la maturité de son écriture et son talent à signer des portraits de femmes d’une telle acuité. Son film s’ouvre sur une visite à priori banale que Suzanne rend à sa sœur Jeanne. Sauf que le lendemain, Suzanne a disparu sans laisser d’adresse mais un simple mot pour indiquer à Jeanne qu’elle lui confie ses deux jeunes enfants. Où est partie sa sœur ? Pourquoi a-t-elle décidé de s’évaporer sans donner d’explication ? Et surtout comment gérer du jour au lendemain ces deux enfants alors qu’elle- même n’a jamais été mère et n’éprouve spontanément aucun instinct maternel ?
Voici toutes les questions qui se bousculent instantanément dans la tête de Jeanne, à la fois KO debout et dans l’obligation d’agir au plus vite, en s’appuyant sur son ex Nicole, dont le désir de maternité non partagée avait participé à la rupture. Transcendant le sujet des disparitions volontaires, Ambrosioni signe un grand film sur la famille, les liens qui unit ses membres et peuvent à tout moment s’étioler voire se rompre. Un film d’une sensibilité infinie sans cris, ni heurts où les douleurs, les angoisses sont d’abord intériorisées et muettes, pour ne pas affoler encore plus les deux jeunes enfants. On en ressort aussi bouleversé qu’épaté par la qualité de ce scénario et la manière dont ses interprètes s’en emparent : Juliette Armanet (Suzanne) Monia Chokri (Nicole) mais aussi et surtout Camille Cottin (Jeanne) à qui Ambrosioni offre encore un rôle majeur après Toni en famille, confirmant qu’elle s’épanouit comme jamais dans son jeu sous sa direction.
Les enfants vont bien


