Toutes les critiques de Les Oubliées De Juarez

Les critiques de Première

  1. Première
    par Félicien Cassan

    D’un fait divers terrifiant (meurtres en série d’ouvrières mexicaines), le cinéaste tire une histoire où se mêlent politique et investigation. Jennifer Lopez, en reporter vertueuse (moins crédible, tu meurs), chasse le mal et le mâle. Noyant le fond social du problème, Nava ménage un suspense confus et se paie le luxe de faire passer son film pour une charge sévère alors qu’il ne brasse que du vent.

Les critiques de la Presse

  1. Elle
    par Helena Villovitch

    J.Lo et le bel Antonio nous suprennent agréablement dans des rôles inattendus.

  2. Télérama
    par Cécile Mury

    Malgré une mise en scène choc assez peu originale, la démonstration est convaincante : police et pouvoir politique corrompus (des deux côtés de la frontière), toute puissance des multinationales, muselage de la presse... Instructif.

  3. Paris Match
    par Christine Haas

    En tant que productrice, Jennifer Lopez a décider d'alerter le monde sur cette tragédie ignorée par la presse. Elle retrouve pour la troisième fois le réalisateur Gregory Nava ("My Family", "Selena"), qui s'appuie sur cet arrière-plan authentique et la conviction d'une distribution impliquée, mais ne s'en sert que pour manipuler la fiction prévisible d'un thriller à suspense. Dommage, une mise en scène sensible et moins tape-à-l'oeil aurait pu emmener ce sujet très fort vers des sommets.

  4. S’agit-il là des aventures de J-Lo et Antonio Banderas au Mexique ? D’un documentaire sur la salsa ? Les deux stars incarnent ici deux journalistes qui enquêtent sur une vague de viols et de meurtres dans la petite ville de Juarez. Hélas, dans le style cinéma « choc » inspiré d’histoires vraies le film échoue là où Blood Diamond excellait. Entre la complaisance dans les images gores et l’exaspérant apitoiement sur la triste enfance de la pauvre reporter, notre cœur balance. Ajoutez à cela un flamboyant final filmé façon Marilyn Manson et vous obtiendrez un cocktail latino plutôt indigeste. Pénible, comme une journée sous le cagnard de Mexico.

  5. Télé 7 jours
    par Viviane PESCHEUX

    (...) Montage au pas de charge, images saturées, le film vaut surtout pour le rappel des faits réels non élucidés et que dénonce toujours Amnesty International.

  6. Le Monde
    par Thomas Sotinel

    (...)cette fiction ne se hisse pas à la hauteur de la cause qu'elle défend. Si l'on est sûr que les victimes sont mortes parce qu'elles étaient femmes, les circonstances de leurs martyres restent obscures. A ce sujet, les audaces du scénario sont défaites par la faiblesse de la mise en scène.

  7. Fluctuat

    S'inspirant très librement de faits réels, Gregory Nava s'emmêle les caméras, veut sans doute trop en faire, et finit par trahir son sujet. Oublier les oubliées, il fallait quand même le faire.
    - Exprimez-vous sur le forum Les Oubliées de JuarezDepuis quinze ans bientôt, des femmes meurent à Ciudad Juarez, au Mexique. Plus de 400 ont été assassinées, 500 restent disparues. Parmi elles, nombreuses sont les employées des « maquiladoras », usines de groupes internationaux implantées là et exploitant une main d'oeuvre pas chère corvéable à merci. Les cadavres, lorsqu'ils sont retrouvés, gisent dans le désert jouxtant les Etats-Unis, plus ou moins enterrés, portant les traces de viols et de mutilations. Qui tue ces femmes ? Pourquoi ? Ce fait divers de triste ampleur ne trouve pas de résolution. Quelques arrestations et toujours des mortes, pourtant. Accusées d'incompétence, sinon de complicité, les autorités ne parviennent pas à garantir la sécurité des femmes et jeunes filles de la région...C'est à partir de ces faits réels que Les Oubliées de Juarez est né, inspirant librement le réalisateur et scénariste Gregory Nava. Pour s'y coller, il ajoute au véridique quelques éléments de son cru. L'enquête d'une journaliste américaine (Jennifer Lopez) qui veut révéler ces meurtres au monde indifférent. Sa collaboration avec un journaliste local avec lequel elle a déjà exercé par le passé (Antonio Banderas). Hop l'irruption d'une jeune rescapée, enterrée vivante et ressortie de là en piteux état, prête à désigner l'agresseur et à témoigner. Pour couronner le tout, la journaliste est, tiens donc, d'origine mexicaine. Adoptée par des américains, traumatisée par la perte de ses parents, son enquête se mêle d'un retour torturé aux racines. Et là, on dit stop.Des cheveux dans la soupe
    Le sujet se serait suffit à lui-même. Pourquoi y injecter de la psychologie de bas étage, et agripper dans tous les sens ces énormes ficelles dignes du plus mauvais cinéma ? Loin de cette réalité du reportage que le thème appelait à l'évidence, le film passe par la case attendue du personnage à failles, se grève d'élans pseudo romantiques sans intérêt, et ne s'affranchit pas d'une coucherie superflue. Tout ça, pardonnez l'image, à la manière d'une soupe qui souffrirait la présence de plusieurs cheveux. Point d'honnêteté donc envers un fait divers qui méritait mieux. On cherche l'authenticité ? On butte sur un improbable mélange des genres, où le documentaire rencontre le thriller à psychopathe, où le drame social engagé perd pied dans l'enquête policière, où la liberté de la presse est évoquée au lance-pierres.Côté image, pourtant entièrement tourné en décors naturels, Les Oubliées de Juarez n'en regorge pas moins d'effets incongrus : flous, flashs, mouvements de caméra, dérapages chromatiques, montage brutal qui fait sursauter et angoisse. C'est tout le gâchis de ce film, qui parvient à diluer la substance de son histoire dans un traitement lapidaire à tous points de vue. Au-delà de la rubrique des chiens écrasés, les mortes de Juarez ont des choses à dire. Le film aurait pu leur offrir une tribune en développant son discours politique, social, économique, alter mondialiste... Mais non. Ces facettes émergent seulement. Juste assez pour qu'on regrette leur absence criante le reste du temps. Un peu comme si les Oubliées continuaient à l'être. Les Oubliées de Juarez
    De Gregory Nava
    Avec Jennifer Lopez, Antonio Banderas
    Sortie en salles le 25 avril 2007Illus. © SND
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