Toutes les critiques de Le Mariage A Trois

Les critiques de Première

  1. Première
    par Isabelle Danel

    Nous sommes en terrain connu : les fantômes d’avant, la création en question, la jalousie comme un refrain, les possibilités d’étreintes nouvelles avec une bien jolie demoiselle...Auguste, double du cinéaste, est le personnage central, le pivot, l’empêcheur de tourner en rond. Et, du coup, ça ne fait qu’aller et venir, du rez-de-chaussée à l’étage, de l’intérieur à l’extérieur, de l’ancien amour au nouveau... Filmé dans la chronologie et presque au fil des mots et de la plume, ce nouveau Doillon a des airs de déjà-vu sur le fond, mais l’intérêt renaît de sa forme apaisée et de la belle lumière de la chef op Caroline Champetier

Les critiques de la Presse

  1. Les Inrocks
    par J.B. Morain

    A la ville comme à la scène, Le Mariage à trois donne naissance à une jeune actrice : Agathe Bonitzer, vraiment étonnante et troublante dans ce rôle. Certes, on la connaissait déjà (on l’avait aperçue chez Christophe Honoré, chez son père Pascal, et vue surtout chez sa mère Sophie Fillières dans Un chat, un chat).
    Mais Mariage à trois la fait changer de statut, la propulse sur le devant de la scène, sous le regard de ses “anciens”. Elle y brille déjà, montre toutes les facettes de son talent à venir, auquel l’ingénuité de la jeunesse donne un charme tout particulier.
    Ce Mariage à trois a tout d’une intronisation. Qu’elle soit la bienvenue.

  2. Les Cahiers du cinéma
    par Florence Maillard

    Jamais peut-être le cinéaste n'avait été aussi loin dans la mise à nu d'un certain système de sa mise en scène, au risque de ne laisser exposées que les coutures, au risque aussi que la nudité révèle une certaine ténuité. Sous ses atours de marivaudage estival, dans sa maison coupée du monde, Le Mariage à trois semble presque exhiber sa propre légèreté.

  3. L'Express
    par Julien Welter

    Si le marivaudage est prévisible, il amuse, à parler vertement du cul et de son rôle dans le processus de création. En double à peine déguisé de Doillon, Pascal Greggory donne la réplique à Julie Depardieu et à Louis Garrel, notamment. Le plaisir de leur jeu et les jeux du plaisir. Rien de plus. Et rien de plus distrayant.

  4. Le Monde
    par Thomas Sotinel

    Cette partie de campagne donne l'impression d'avoir été improvisée sur le champ, comme une célébration du marivaudage, si l'on entend par ce terme l'heureuse alliance du jeu (théâtral et cinématographique) et de l'amour -charnel.Le côté improvisé de l'affaire apparaît de temps en temps. Le pauvre Louis-Do de Lencquesaing, qu'on avait vu et aimé dans Le Père de mes enfants, de Mia Hansen- Love, s'est vu confier le rôle ingrat du metteur en scène chargé de convoyer les acteurs jusqu'au dramaturge. Une fois sa tâche accomplie, il est contraint de faire tapisserie pendant tout le film.

    Cette négligence, la bavardise de certains dialogues empêchent Le Mariage à trois d'être un grand film, comme Doillon en a réalisé par le passé. On soupçonne le cinéaste d'avoir voulu tout sacrifier à l'instant, pour le faire durer, avant que la gravité ne reprenne ses droits.

  5. Télérama
    par Pierre Murat

    S'il est un cinéaste, en France, un cinéaste chez qui la forme crée le fond, c'est bien Jacques Doillon. Au moindre écart de la caméra, à l'intérieur d'un même plan, correspond, souvent, chez les personnages, l'amorce d'un aveu - inconscient ou pas. Un travelling interrompu, un panoramique esquissé révèlent - plus que des discours dans lesquels ils se complaisent - leur gêne. Leurs tensions. Leur malice, aussi. Notamment dans la scène - superbe - où, croyant la cerner, tel un prédateur, le jeune amant-acteur s'aperçoit que l'étudiante silencieuse a du répondant. Et même des ambitions insoupçonnées...

    Curieusement, le temps qui, chez tant d'autres réalisateurs, endurcit, rétrécit les êtres, semble, chez Doillon, les embellir, les pacifier. Avec le temps, chez lui, rien ne s'en va.

  6. Paris Match
    par Alain Spira

    Ce film, sans doute le plus théâtral de Doillon, nous enferme dans le huis clos d'une belle demeure ouverte à tous les vents de la passion. Vifs comme les poissons scintillants dans la rivière en contrebas, les dialogues sont le régal de ce marivaudage qui fait rimer intello et libido. Les comédiens sont formidables, la photo soignée, le rythme pétillant jusqu'au burlesque, le ton, ironique...

  7. Elle
    par Anne Diatkine

    Unité de temps, de lieu et d'action pour un film qui ne tient pourtant pas de la tragédie. Caméra et corps mobiles, émotions labiles : le charme des acteurs contamine le film.

  8. Nouvel Obs
    par Marie-Elisabeth Rouchy

    Jacques Doillon filme ce déjeuner raté où les plats se repassent à huis clos avec une gourmandise raffinée et désenchantée. Celle de tous les artistes qui savent qu’on ne peut pas créer sans vivre passionnément.

  9. Le JDD
    par Alexis Campion

    Fort de sa belle lumière et de ses bons mots, ce nouveau Doillon ne manque pas d’atouts. Mais rien n’y fait, l’insistante allégresse des comédiens sonne prend le pas. En eût-il été autrement avec une mise en scène plus tenue et des acteurs moins désinvoltes? Peut-être.