Première
par Gérard Delorme
Le guetteur est encore un de ces polars français qui va faire du mal à la réputation du polar français parce qu’iI a été produit dans de mauvaises conditions et pour de mauvaises raisons, alors qu’à la base, le projet était honorable. Tel quel, le film trahit les nombreux examens de passage qu’il a du subir devant des comités de cadres en costard. On les imagine préconisant une quantité de modifications avant de finalement se décider sur la campagne marketing: “on va le vendre come Heat, en mettant en avant la confrontation du flic et du gangster”. A l’origine, ce devait être un film choral, l’histoire d’une bande de copains qui se délite avec le temps. C’est pour ça que la production avait fait appel à Michele Placido, qui a réussi quelques films dans ce genre. Mais à force de coupes, seul le personnage de Kassovitz (le guetteur) se détache dans une affaire nébuleuse de braquage qui dérive sur la traque d’un pervers. Parfois, les ellipses sont tellement absurdes (l’évasion de Kassowitz) qu’elles en deviennent comiques. Involontairement.