La Vanité

Dans un hôtel, David retrouve Esperanza, membre d’une association aidant les malades incurables à "partir". En guise de témoin, un jeune prostitué les rejoint. La vie, la mort, le désir, le mensonge... Le réalisateur suisse de "Garçon stupide" et "Les Grandes Ondes (à l’Ouest)" se distingue par un ton à part dans le paysage cinématographique francophone. Mais, malgré ses louables tentatives pour traiter du droit à mourir dans la dignité, cette tragi-comédie sur les (trompeuses) apparences, engoncée dans sa forme, reste bavarde et théorique.

Un sujet tragique que Lionel Baier traite avec un mélange audacieux de comédie absurde et de spleen.

(...) une comédie à la bizarrerie séduisante sur l'euthanasie, avec le trio Patrick Lapp, Carmen Maura et Ivan Georgiev.

Les acteurs sont excellents, le décor est soigné, les dialogues distanciés, la métaphore de la précision programmatique suisse appréciable.

Si "La Vanité" retombe presque in extremis sur ses pattes malgré un dernier plan dont le joli spleen n’a d’égal que son symbolisme appuyé, on aurait cependant aimé un lâcher-prise un peu plus radical pour être tout à fait convaincus.

Entre cette envie de sophistication parfois assez mystérieuse et des gags bien plus simples, le film perd finalement un peu le nord.

Quelque chose empêche le film de totalement se déployer, qui tient surtout à la rigidité d’un dispositif très théâtral et à une gestion hasardeuse des rebondissements narratifs.

(...) le film de Lionel Baier est d’une poilante mélancolie. Avec trois acteurs hors pair, il impose, même sur un sujet grave, le droit de sourire dans la dignité.