Toutes les critiques de La Révélation

Les critiques de Première

  1. Première
    par François Cardinali

    Même si on pense tout du long à Milosevic, l'ancien président serbe, tout l'intérêt du propos captivant, nourri de plusieurs affaires, est d'ancrer l'histoire dans le temps présent. En faisant des incursions dans la vie privée des protagonistes, les réalisateur rend le scénario plus charnel. En engageant la Néo-Zélandaise Kerry Fox, la Roumaine Anamaria Marinca, l'Anglais Stephen Dillane ou le Suédois Rolf Lassgard, Schmid assemble une distribution aussi cohérente que juste.

Les critiques de la Presse

  1. StudioCiné Live
    par Thierry Chèze

    (...) Schmid fait de cette Révélation un thriller haletant. Il n'y a pas de sentimentalisme dans ce suspense vécu au rythme de ses protagonistes, tour à tour exaltés, résignés et piégés des proches. Malgré une conclusion ratée, La révélation est un grand film politique car éloigné des conventions ampoulées du genre.

  2. Fluctuat
    par Eric Vernay

    Hans-Christian Schmid prend son sujet très au sérieux, s'inspirant ouvertement du procès de Rodovan Karadic pour autopsier la brinquebalante machinerie de la justice internationale. Le TPIY y apparaît comme une instance fragile, précarisée, dépendante du bon vouloir des Etats. Or ces mêmes Etats n'ont pas forcément un intérêt politique à lâcher des informations pour faire condamner un « héros national ». Alors, dans des couloirs et hôtels aseptisés, parfois même pendant des cocktails, justice et politique marchandent, loin de la violence réelle. Ce constat d'impuissance, où l'élan justicier est sans cesse bridé par les compromis cyniques, parfois obscènes, de la realpolitik, Schmid l'incarne avec la figure d'une procureure battante (Kerry Fox, très juste), sacrifiant sa vie privée (et risquant celle de sa témoin) pour son idéal, sans prendre toujours conscience du danger. Cet enchevêtrement des sphères poreuses du privé, du politique et du droit peut rappeler L'Ivresse du pouvoir (relecture par Chabrol de l'affaire Elf), mais le traitement quasi-documentaire choisi par le réalisateur, fait d'incessants zoom/dézoom et de caméra à l'épaule, le rapproche plutôt de la nervosité du Nouvel Hollywood.

  3. Les Inrocks
    par Amélie Dubois

    Académique, bien dosé, le film n’égale pas le traitement nettement plus personnel et novateur de sujets d’actualité par Christian Petzold, mais fait preuve d’un savoir-faire efficace et parvient à dresser un portrait sensible de deux femmes, l’une procureur, l’autre témoin, devant choisir entre leur confort et leur conscience. Délesté de ses prétentions formelles, Schmid avance sur un mode mineur qui lui sied bien.

  4. A voir à lire
    par Sébastien Mauge

    Suspense, trahisons, rebondissements, les codes sont respectés à la lettre et rien n’est laissé au hasard. Quant à l’interprétation, elle est remarquable, l’anglaise Kerry Fox et la roumaine Anamaria Marinca en tête. Tout juste flotte-il sur l’ensemble une impression de déjà-vu, le style et l’histoire du témoin bafoué faisant furieusement penser aux Révélations de Michael Mann, les deux titres français trahissent d’ailleurs cette ressemblance. Mais cela n’empêche nullement d’apprécier un film qui parvient à nous divertir tout en nous rendant moins idiot. C’est assez rare pour être salué.

  5. Télérama
    par Guillemette Odicino

    Film captivant. Avec sa rigueur et son réalisme documentaire, la mise en scène de Hans-Christian Schmid évoque les thrillers politiques des années 1970, où chaque décor glacé, aseptisé, transpirait le complot. Couloirs du tribunal, appartement impersonnel de protection des témoins, hall d'hôtel intercontinental où les diplomates pactisent : oui, ce cadre déshumanisé est bien celui d'une justice prompte à trahir les victimes, lorsque leur souffrance embarrasse la poli­tique. Au moment où débute à La Haye le procès maintes fois reporté de Radovan Karadzic, le film pose simplement, brutalement, magnifiquement, deux questions : quel est le pouvoir réel de la Cour pénale internationale ? Et, surtout, la réconciliation nationale justifie-t-elle l'amnésie à l'égard des criminels de guerre ?

  6. Nouvel Obs
    par François Forestier

    C’est presque du cinéma documentaire, mettant en valeur les contradictions, les limites et les absurdités du système. Boiteux, imparfait, celui-ci n’offre qu’une possibilité lointaine de justice réelle. Mais, au moins, il existe. Et ça, c’est une formidable avancée de la démocratie européenne.

  7. Le Parisien
    par Hubert Lizé

    Réalisée avec les ressorts dramatiques d'un thriller, cette fiction constitue un témoignage édifiant sur les obstacles et les dangers (menaces de groupes para-militaires, pressions politiques) qui handicapent la justice internationale. Elle montre aussi l'effrayante violence ordinaire des auteurs de génocides. L'interprétation intense des actrices Terry Fox et Anamaria Marinca apporte une dimension très humaine à cette quête de justice.

  8. Le Monde
    par Jean-François Rauger

    Si sa vertu principale est de faire découvrir le fonctionnement du Tribunal International de La Haye, La Révélation souffre toutefois des défauts inhérents au cinéma « à sujet », au service d’une thèse. Un personnage d’une pureté sans tache affronte des salauds absolus (les nervis nationalistes serbes reconnaissables à leur sale gueule mal rasée) et des salauds relatifs (son compagnon, le président du tribunal) sensibles aux arguments de realpolitik. En décidant de ne pas introduire le moindre doute dans l’action de son personnage principal, Hans Christian Shmid limite forcément la portée de son propos.

  9. Chronic'art
    par Nicolas Truffinet

    La Révélation déçoit surtout par son pathos difficilement supportable, avec cette manière qu'ont les personnages d'y porter le poids du monde sur leurs épaules, de ne s'exprimer qu'en généralités pompeuses sur la dignité, la personne humaine, la faute, foudroyant de leur regard de justes leurs adversaires compromis ou médiocres. La Reconnaissance, la Justice, l'Oubli : à chaque scène son idéal et sa majuscule. Il faut voir aussi les limites de cette mise en scène intimidante et pétrie de sérieux au regard des procédés racoleurs dont Schmidt n'hésite jamais à faire usage. On s'en veut de revenir, une fois de plus, à cette éthique du travelling rebattue, mais la façon dont Schmidt filme le récit d'un viol, par exemple, a quelque chose de désolant : ces gros plans insistants, cette rage rentrée, et ce silence devant le Mal… n'en jetez plus : de seulement besogneux et appliqué, le film devient alors franchement pénible.