Kidnappés

Dans un genre répandu (le film d’intrusion), Kidnappés innove par sa combinaison très efficace d’artifices potentiellement antagonistes. D’emblée, le film adopte le point de vue subjectif des victimes pour retracer une épreuve extrêmement intense – le jour où ils emménagent dans leur nouvelle maison, un couple et sa fille sont pris en otages par trois cambrioleurs prêts à tout. Mais l’expérience prend une dimension supplémentaire grâce aux plans-séquences et au split screen, qui amplifient le réalisme objectif des événements filmés en temps réel. Préparez-vous à un choc.

On en ressort l'estomac noué mais bluffé par cette façon de filmer la violence aussi frontalement sans verser dans la boucherie complaisante.

Kidnappés laisse, après sa vision, une impression ambigüe, une perplexité persistante, conséquence du caractère indéchiffrable d'un projet qui oscille entre le malaise, l'épate formelle et une manière d'interroger le regard même du spectateur (...).

Plus qu’un thriller machiavélique, ce nouveau jalon espagnol est surtout une étude clinique de la monstruosité humaine. Pour aficionados exclusivement.