Toutes les critiques de Doute

Les critiques de la Presse

  1. Pariscope
    par Arno Gaillard

    Le père Flynn magistralement interprété par Philip Seymour Hoffman qui mérite amplement l’Oscar de la meilleure interprétation pour ce rôle, restera à jamais dans les mémoires. Les séquences dans lesquelles les deux acteurs s’affrontent sont bouleversantes; Meryl Streep qui interprète sœur Aloysius, ce dragon menaçant et affamé d’injustice, joue elle aussi magnifiquement sa sinistre partition. Une grande actrice et un immense acteur dans un inoubliable face à face. Du grand Art, le 7e.

  2. Le JDD
    par Barbara Théate

    La réalisation, volontairement froide, austère, distille un sentiment de malaise, idéal pour accompagner la joute morale et verbale entre deux fervents serviteurs de l'Eglise catholique.

  3. Elle
    par Françoise Delbecq

    Ce Doute, directement inspiré de la pièce à succès, fonctionne pas le choix de ses interprètes et par l'ambiguïté qui plane sur la réalité des accusations. Une réussite.

  4. Doute repose en fait sur Meryl Streep. Sans l’étonnante performance de celle qui courait en salopette dans les îles grecques il y a à peine quelques mois, le film tiré de la pièce de John Patrick Shanley serait sans doute passé inaperçu. Ce qui aurait été bien dommage tant le sujet est maîtrisé aussi bien sur le fond que sur la forme. Peu importe finalement de savoir si oui ou non le prêtre incarné avec brio par Philip Seymour Hoffman est coupable d’avoir abusé d’un de ses élèves car Shanley traque d’abord notre promptitude à juger et à rendre nos verdicts sans autre preuve que les apparences. Lent et linéaire, Doute n’est pas une partie de Cluedo distillant ses indices avec parcimonie mais un cheminement de l’esprit diablement intéressant.

  5. Fluctuat

    Pas beaucoup de cinéma dans Doute qui, des planches à l'écran, ne fait pas le moindre effort pour transformer son récit en images. Demeure l'éventuelle découverte d'un texte récompensé du Pulitzer et la performance des acteurs : c'est peu.Pour résumer Doute, suffit de consulter ses nominations aux Oscars : best performance pour Meryl Streep, Philip Seymour Hoffman et Amy Adams, meilleur scénario pour John Patrick Shaley, adaptant himself son méga succès off puis in à Broadway - que roman polanski a part ailleurs mis en scène à Paris fin 2006. On plébiscite l'écriture, les acteurs, tout ceci nous éloignant dangereusement du cinéma. Bienvenue donc au théâtre, dont certes Doute a migré, mais sans muter en film. Entre paresse et académisme, Shaley déplie son programme, sûr de son intrigue sérieuse et serrée comme le cul d'une nonne : 1964, une école catholique du Bronx tenue par des soeurs. La mère supérieure (Streep) soupçonne le père Flynn (Hoffman), aux idées trop libérales et modernes à son goût, d'entretenir des relations immorales avec un jeune étudiant noir. Convaincue, elle fait tout pour l'évincer de sa paroisse. Hélas sans preuves le doute s'installe et un duel rhétorique s'engage.Est-ce que tout ça est inintéressant ? Non, situé peu après la mort de Kennedy, le récit de Shaley moissonne sur les terres d'une Amérique en crise, quand paranoïa et doute pénètrent jusqu'aux fondations empiriques de sa société. Il est alors facile de sauter jusqu'à aujourd'hui pour trouver des échos dans l'Amérique de Bush (la pièce fût jouée en 2004). D'une ère du soupçon à l'autre, entre chasse aux sorcières et angoisse des saines forces libératrices, même sentiment d'assister à un effondrement intérieur sournois, au trucage du réel, résumé ici dans un espace symbolique où la foi et la confiance vacillent. Une lecture qui relève du commentaire de texte. Car la chercher dans le film revient à tenter de débusquer en vain un tressaillement derrière ces caméras rivées au sol qui ne lâchent jamais les acteurs. Des planches à l'écran, Shaley n'est pas loin de la captation. On peut trouver son plaisir à suivre ces acteurs carrés, pros, mais comme on les contemplerait sur la scène d'un théâtre bourgeois.DouteDe John Patrick ShaleyAvec : Meryl Streep, Philip Seymour Hoffman, Amy AdamsSortie en salles le 11 février 2008[mediabox  id_media="84699" align="null" width="500" height="333"][/mediabox]Illus.© Walt Disney Studios Motion Pictures France- Exprimez-vous sur le forum cinéma- Lire les fils adaptation, acteur, actrice, oscars sur le blog cinéma - A lire aussi : les portraits de Meryl Streep et Philip Seymour Hoffman

  6. Le Monde
    par Thomas Sotinel

    Si l'on aime les Meccano ® intellectuels, on pourra trouver un certain plaisir à l'édification de cette intrigue, toute en rebondissements à haute portée théologique. Sinon, on regardera, fasciné, Meryl Streep jouer comme au grand-guignol, en poussant chaque effet jusque à son paroxysme.

  7. Télérama
    par Aurélien Ferenczi

    Il manque de la profondeur à l'écriture, voire une ou deux scènes plus costaudes opposant le méchant prêtre à la sainte femme - les affrontements sont à crucifix mouchetés. La chair est faible, le script aussi, hélas.

  8. Télé 7 jours
    par Viviane PESCHEUX

    Un huis clos étouffant, théâtral et bavard sur les ravages de l'intime conviction.