Delta

D’une beauté époustouflante, les images de ce film coulent comme le fleuve et réclament qu’on se laisse bercer. L’histoire, immémoriale, est celle de la pureté contre la violence, de la bonté contre la méchanceté. Tels Adam et Ève au paradis, les deux personnages vivent en autosuffisance et n’ont d’autre désir que d’être ensemble... Prix de la Critique internationale au dernier festival de Cannes, Delta est une œuvre archaïque où la brutalité des sentiments le dispute à l’impérieuse simplicité de la nature.

Cette inévitable tragédie interroge sur la notion de monstruosité et les normes qui la définissent. Un conte terriblement oppressant.

L'angle de vision de Mundruczo est métaphysique. Les amants maudits de cette intrigue minimaliste renvoient à des conflits mythologiques, des complexités psychologiques de tragédie grecque. (...) Ce conte funèbre est filmé rigueur, sens du cadre, poésie élégiaque. Tout un art.

[Kornél Mundruczó] fait preuve d'une puissance plastique intimidante. On ne voit guère aujourd'hui que le Mexicain Carlos Reygadas (réalisateur du métaphysique Lumière silencieuse) pour arriver à la cheville de son talent, mais aussi de sa prétention. C'est toujours pareil avec les premiers de la classe : ils ne peuvent pas s'empêcher d'en faire trop...