Toutes les critiques de Coeurs purs

Les critiques de Première

  1. Première
    par Thierry Chèze

    Ils habitent tous les deux Rome. Elle s’appelle Agnese et a 18 ans. Lui, de 7 ans son aîné, se prénomme Stefano. Elle a été couvée par une mère croyante qui exige d’elle un vœu de chasteté jusqu’au mariage. Il a grandi entre petits trafics et vols en tout genre et pour s’affranchir de son milieu, il se fait engager comme vigile. Rien ne les prédestinait donc à se croiser un jour et encore moins à tomber amoureux. Mais la vie a plus d’imagination qu’on ne le croit. Et les voilà donc embarqués dans une histoire passionnelle singulière qui se nourrit de leurs différences tout en devant résister à des forces extérieures (sa mère pour elle, ce quotidien violent fait de heurts récurrents avec des gitans vivant dans le camp adjacent au parking qu’il garde pour lui). Pour son premier long métrage, Roberto de Paolis signe un Romeo et Juliette des temps modernes, intense, tendu, à fleur de peau. Il filme aussi bien les battements de cœur qui s’accélèrent que les milieux sociaux aux antipodes dont sont issus ses personnages. Il se promène avec l’aisance d’un funambule sur ces fils ténus tendus entre le bien et le mal, la vertu et le vice, la religion et la morale. Et signe un film aussi cérébral que physique, porté par un duo de comédiens (Selene Caramazza et Simone Liberati) au charisme et à la puissance naturelle renversants.