Toutes les critiques de Boxes

Les critiques de Première

  1. Première
    par Sophie Grassin

    Boxes, long autobiographique par excellence où personne n'est cité par son vrai nom mais où John Barry, Gainsbourg et Doillon passent en revenants, cumule les pièges putatifs sans jamais pourtant y tomber. Car Birkin n'a pas peur de grand-chose. Elle ne craint ni de travailler à vif ses cicatrices, ni de filmer des corps vieillissants et d'abord le sien, ni de pallier par une mise en scène aussi passionnelle qu'inventive la faiblesse de ses moyens.

  2. Première
    par Eve Gimenez

    Confidences, aveux, remords… Jane Birkin ne cesse de se flageller pendant 90 très longues minutes. Déroutant. Dès le départ, on comprend mal pourquoi Lou Doillon a été choisie pour interpréter le rôle de Charlotte Gainsbourg. Viennent s’ajouter des dialogues crus, notamment ceux entre Jane Birkin et sa mère. L’ambiance s’alourdit et devient très glauque. Et si toutefois le film nous apprenait quelque chose de neuf sur la vie de l’actrice et de sa famille ? Ce n’est même pas le cas. Pas sur que Boxes fasse un carton !

Les critiques de la Presse

  1. Pariscope
    par Arno Gaillard

    Un bord de mer en Bretagne, Anna emménage dans sa nouvelle maison. Un peu partout sur le sol, les «boxes», les cartons du déménagement renferment mille souvenirs : la mémoire d’Anna, qui a vécu beaucoup de vies et qui maintenant entourée de ses enfants n’en est pas moins seule. Ce film, c’est un peu Birkin et les hommes de sa vie, qui sont souvent dans cette œuvre présents en périphérie des personnages féminins, comme de troublants fantômes de son passé. (…) Dans ce beau casting, Maurice Bénichou compose un personnage (Max) habité et hanté par le souvenir de «l’homme à la tête de choux » ; Géraldine Chaplin, toujours aussi belle, est avec son charmant petit air d’ange malicieux (…).

  2. Télérama
    par Pierre Murat

    Par moments, c’est vrai, l’humour british de Birkin s’affadit et l’absurde qu’elle recherche âprement la fuit. Mais c’est dans la tendresse vulnérable qu’elle excelle : ce père (Michel Piccoli) qu’elle fait revenir à la vie, parce que son cœur « bat assez fort pour eux deux ». Ses trois filles (dont Lou Doillon en double de Charlotte Gainsbourg), avec qui elle tente de préserver des liens élastiques et incassables... Jane B. est d’ailleurs, ainsi, élastique et incassable : au petit matin, ses ombres chères évanouies, on la quitte, presque tranquille, apaisée, peut-être, et souriant déjà à ce présent à venir...

  3. Paris Match
    par Christine Haas

    A travers des saynètes surréalistes, Michel Piccoli, Geraldine Chaplin, Annie Girardot, Lou Doillon, Natacha Reigner, John Hurt surgissent des armoires avec des dialogues improbables, mais lestés de gravité et d'humour. Au coeur de cette mise en scène plus théâtrale que cinématographique, une Jane Birkin androgyne et "franglaise" offre en spectacle sa quête d'apaisement avec une nostalgie à fleur de peau. Elle signe une oeuvre singulière, aussi agaçante qu'émouvante.

  4. Le JDD
    par Eric Mandel

    Boxes n'est pas exactement un film grand public à regarder un dimanche soir en famille. Plutôt une oeuvre singulière, indubitablement personnelle, mais trop inégale, narcissique et impudique pour emporter une totale adhésion.

  5. Fluctuat

    Passé inaperçu au Festival de Cannes où on l'avait rangé dans un coin, limite à l'abri des regards, Boxes le premier film de Jane Birkin est un concentré de cinéma français neuneu. Petit film de famille fantastico-poétique irregardable passées trois minutes, Boxes ne tire rien de son concept à la mise en scène inexistante. On reste étranger à son monde, pire on ne veut surtout pas le rencontrer.
    - Exprimez-vous sur le forum BoxesLà on touche le fond et franchement, c'est dur d'en sortir. Non parce qu'on a déjà du mal avec tout ce qui touche de près ou de loin à la famille Birkin (le film d'andrew birkin, Ciment Garden, ceux de serge gainsbourg irregardables, la fille, tout le côté jacques doillon hyper surestimé), mais parce que Boxes, premier film de Jane, est un concentré de nullité qui ferait passer Patrice Leconte, ou n'importe quel réalisateur franchouillard de navet, pour un génie. Boxes est au-delà de toutes descriptions. Tout lui est préférable, même un film d'Alejandro González Iñárritu. Pourquoi ? Parce que Boxes accumule de manière inimaginable et avec une candeur insupportable tout ce que le cinéma français pseudo auteuriste aurait de pire. Boxes c'est ni plus ni moins que la consécration d'un cinéma neuneu complaisant, c'est la mort.Le passé au présentPour justifier tant de rejet il faut bien s'expliquer. Allons-y. Boxes raconte mal, très mal, l'histoire d'une femme (Jane of course) qui depuis sa grande demeure bourgeoise où s'entassent des cartons (boxes, attention métaphore), se remémore et revisite son passé au présent. Elle erre d'une pièce à l'autre, les rencontres se suivent, se croisent, ses ex-maris (Tcheky Karyo, John Hurt, Maurice Bénichou), ses filles (Lou Doillon, Natacha Régnier, toutes nulles), son père (michel piccoli, complètement gaga), sa mère (Géraldine Chaplin) et Annie Girardot dans un coin pour prendre la pose. On comprend vite qu'il s'agit d'un dialogue avec soi-même, que les personnages sont tous ou presque des fantômes, et la caméra tentant de jouer entre le vrai et le faux, le fantasme et la réalité, sans la moindre idée de mise en scène (le cadre atteint des sommets de n'importe quoi). C'est tellement mal foutu et grossier, si littéral alors que Birkin tente vainement de donner une dimension multiple et symbolique à son film, qu'on n'hésite pas une seconde. On crie à l'aide, on consulte ses SMS, au mieux on se casse.Logorrhée fantastico-poétiqueBon, l'idée en soi n'était pas mauvaise. Le principe du film mémoire où l'espace renvoie à autant de cases souvenirs, des personnages du passé avec lesquels on se réconcilie comme au fil d'une psychanalyse matérialisée, c'était presque du alain resnais. Le résultat serait plutôt du côté d'un otar iosseliani bavard et d'un sharunas bartas (The House) pour les nuls. Dur. Mais ce qui rend d'autant plus imbitable cette logorrhée fantastico-poétique, c'est sa petite prétention au film de famille. Avec ses scènes décalées, sa fausse bizarrerie, sa volonté surfaite de jouer avec l'abstraction, tout en maniant un aspect simili autobiographique, Jane Birkin tente laborieusement de nous parler d'amour sur le ton de la folie douce. Comment dire que rien ne marche, qu'on en veut pas à Jane mais que la tonalité globale de son film, passé le concept foiré, rend chaque nouvelle scène encore plus pénible que la précédente ? Peut-être est-ce une forme de connivence à laquelle on n'adhère pas, l'idée d'un centre (la famille du film et Birkin) dont on reste étranger. Encore une famille du cinéma français qui non seulement nous exclut d'office mais avec qui on a plus que tout envie d'éviter toute proximité. Boxes
    De Jane Birkin
    Avec Jane Birkin, Lou Doillon, Michel Piccoli, Natacha Régnier, John Hurt, Géraldine Chaplin
    Sortie en salles le 6 juin 2007Illus. © Pyramide Distribution
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