Bis Repetita

Delphine (Louise Bourgoin) est prof de latin dans un lycée de province. Elle a cinq élèves qu’elle occupe pendant quelques heures hebdomadaires selon un contrat tacite. Contre une paix royale, la prof leur colle d’office un 19 de moyenne. Et au fond, qui pour la blâmer ? Les ennuis commencent quand sa classe est sélectionnée pour un concours d’excellence à Naples. Les cinq branleurs et leur enseignante démissionnaire vont donc devoir représenter la France à cette compétition. Ils sont accompagnés dans leur voyage par le neveu de la proviseure, un polard obsédé par sa thèse et l’enseignement des langues anciennes. Bis repetita incarne à la perfection le renouvellement de la comédie française dont on vous parle dans ce magazine : Emilie Noblet réussit un premier film constamment drôle, intelligent et touchant. Les gags sont écrits (ET joués) à la perfection, les personnages évitent tous la caricature et la réalisatrice se permet même quelques belles échappées de pure cinéma (des embardées antonioniennes avec une Bourgoin d’enfer). Le plus étonnant c’est que ce mélange entre le teen movie, la romance et la comédie d’hypokhagneux fonctionne à merveille. Cela tient à l’écriture, mais surtout à l'équilibre de la distribution où chaque membre du troupeau acnéique tient sa place. Mais l’ensemble repose beaucoup sur les épaules de Xavier Lacaille qui montre un sens du slapstick étourdissant et s’impose ici comme le petit frère d’Amalric.