Toutes les critiques de Ayka

Les critiques de Première

  1. Première
    par Frédéric Foubert

    Ayka retrace le calvaire d’une immigrée kirghize dans un Moscou glacial, hostile et violent. Après avoir abandonné son enfant nouveau-né, l’héroïne (impressionnante Samal Yeslyamoca, visage fermé, bloc de détermination et de colère rentrée, primée à Cannes) rejoint le squat surpeuplé où elle survit, avant d’enchaîner des petits boulots ingrats qui lui permettront de rembourser l’argent qu’elle doit à des mafieux. Sergey Dvortsevoy (Tulpan) lève le voile sur un outremonde inhumain, où les animaux, nous dit-il, sont mieux traités que les hommes. La radicalité de la mise en scène condamnant le spectateur à l’apnée (une caméra portée qui ne lâche pas l’actrice d’une semelle) impressionne d’abord, avant qu’on réalise que le systématisme de ce néo-Rosetta ne débouche jamais sur autre chose que la sensation d’étouffement produite par son dispositif claustro.