Toutes les critiques de Augure

Les critiques de Première

  1. Première

    Dans une scène inaugurale ténébreuse, une femme enveloppée dans un châle libère le lait de sa poitrine dans une rivière. Cette image énigmatique érige la ligne conductrice de ce premier long ambitieux du congolais Baloji, touche à tout de génie évoluant entre le rap, le cinéma et la poésie. En choisissant d’entremêler plusieurs récits (autour d’un homme retournant au Congo après 15 ans d’absence pour présenter sa femme enceinte à sa famille), Augure raconte l’histoire d’un Congo extravagant, régi par des discriminations pesantes, des traditions obsolètes et des inégalités sociales profondes, dont le fardeau de l’ascendance familiale est le point majeur. Mais plutôt que d’exploiter une fibre sociale, Baloji installe un climat délicieusement fantastique, nourrissant son cadre d’images abstraites et de figures traditionnels baroques, rites vétustes et masques traditionnels à l’appui.

    Yohan Haddad