Toutes les critiques de A Perfect Enemy

Les critiques de Première

  1. Première
    par Thierry Chèze

    Après Hygiène de l’assassin (par François Ruggieri en 1999), Stupeur et tremblements (par Alain Corneau en 2003) et Ni d’Eve ni d’Adam (devenu Tokyo fiancée sous la direction de Stefan Liberski en 2014), Cosmétique de l’ennemi (publié en 2001) est le quatrième roman d’Amélie Nothomb à connaître une nouvelle vie sur grand écran. En s’en emparant, l’espagnol Kike Maillo (découvert voilà dix ans avec l’excellent Eva, suspense de science- fiction autour de la création d’une enfant androïde) change son titre et le sexe d’un de ses personnages principaux (le roman mettait en scène deux hommes) mais ne touche pas à la colonne vertébrale de l’intrigue. Où, dans un aéroport parisien, un architecte se voit interpellé par une mystérieuse jeune femme si envahissante qu’elle va lui faire manquer son vol avant qu’il ne comprenne que leur rencontre n’est en rien dû au hasard. Porté par de solides acteurs – Tomasz Kot (Cold war), Marta Nieto (Madre) et la débutante Athena Strates – le scénario qui se rêve en thriller mental et ludique – apparaît vite trop artificiellement alambiqué et jamais assez perturbant pour convaincre. Une impression appuyée par une mise en scène théâtrale à souhait qui maîtrise mal l’art du grand guignol. Beaucoup de bruit et d’agitation pour pas grand-chose.