Toutes les critiques de 2 Days in Paris

Les critiques de Première

  1. Première
    par Sophie Grassin

    Julie Delpy possède le sens du dialogue et l'increvable volonté de travailler les clichés. Hystérique mais drôle, sa guerre des sexes filmée caméra à l'épaule lorgne du côté d'un cinéma américain indépendant politiquement impliqué (...). Les scripts de Julie Delpy se déroulent souvent sur un laps de temps très court, comme si l'énergie naissait de l'urgence. 2 days in Paris n'en manque pas.

Les critiques de la Presse

  1. Télérama
    par Frédéric Strauss

    2 Days in Paris n’est cependant pas qu’une affaire d’ingrédients, un heureux cocktail d’humour spirituel, de charme et de piment. Julie Delpy sait faire entrer la vie dans ce film qui dépasse d’ailleurs rapidement son modèle, le joli Before sunset (2005), de Richard Linklater, dont elle fut actrice et coscénariste. On sent ici, dans chaque scène, un investissement personnel qui renouvelle le jeu entre fiction et réalité.

  2. Le Monde
    par Thomas Sotinel

    (...) Adam Goldberg ne se contente pas de recycler le type comique créé jadis par Woody Allen. Son égocentrisme, son immaturité se combinent à merveille avec l'agressivité du personnage imaginé par Julie Delpy. Cette comédie sentimentale qui se méfie des bons sentiments est aussi l'instantané d'une ville, tiré par une ex pleine de tendresse et de pas mal de rancoeur. Ces dissonances et ces ruptures de ton font le prix de ces deux jours.

  3. Le JDD
    par Danielle Attali

    Avec un certain bonheur, l'actrice réalisatrice signe 2 days in Paris, une comédie énergique sur le couple, l'amour, la famille, dans laquelle elle joue, mais où elle a aussi convié son père et sa mère, eux-mêmes acteurs, sorte d'anars, scabreux à l'occasion et marrants très souvent. Tout y passe, mais Julie Delpy s'amuse de ces clichés, pousse la caricature et la détourne in extremis grâce à des dialogues mordants qui ne manquent pas d'humour.

  4. Elle
    par Anne Diatkine

    Le premier film de Julie Delpy fait irrésistiblement penser à certaines comédies de Woody Allen, tendance Annie Hall: même manière de filmer sa vie natale avec un oeil de touriste et de théoriser entre amoureux sur n'importe quoi. La comparaison s'arrête là. On ne rit pas toujours là où les scènes semblent afficher un panneau qui l'ordonnerait.

  5. Paris Match
    par Christine Haas

    Jalousie, mensonges, quiproquos, Julie Delpy tire sur toutes les ficelles de la comédie sentimentale, qu'elle superpose aux clichés sur la France et l'Amérique. Entre les toursites affublés de t-shirts pro-Bush venus faire le parcours du "Da Vinci Code" et les anarchistes gaulois qui mangent du lapin et ne parlent que de sexe, la caricature sent parfois le réchauffé. Mais les conversations coquines sont savoureuses, les appartés politiques pleins d'un humour mordant, et cette relation de couple plus névrotique que romantique enchante.

  6. Télé 7 jours
    par Viviane PESCHEUX

    Acide, bavarde, parfois trop, sa comédie a un charme et un humour indéniablement persistants. Elle a aussi quelque chose de chaotique. Un défaut qu’on aurait tort de lui reprocher tant il sert son propos : la crise d’un couple annoncée.

  7. Fluctuat

    La France vue par une Française expatriée en Amérique, pourquoi pas. Sauf quand entre autobiographie, petits désordres amoureux woodyallenisés et portrait vitriolé et cliché de notre beau pays tout vire à une caricature systématique et limite condescendante, malgré elle.
    - Exprimez-vous sur le forum 2 Days in ParisIl ne faut pas longtemps à 2 Days in Paris pour montrer ses limites. Pensé comme le récit catastrophe d'un couple franco-américain (Julie Delpy, Adam Goldberg) qui de passage à Paris rejoue une version dégénérée de Voyage en Italie, le film commence par s'aventurer vers la comédie de moeurs pour ensuite graviter autour d'une banale histoire de couple. Dès le départ Julie Delpy (dont c'est le premier film) enfonce les portes ouvertes. Conçu comme un film à double vision, double point de vue, double culture (Delpy vit aux states depuis 15 ans pour ceux qui n'ont pas suivi), elle n'hésite pas à poser d'emblée un regard profondément caricatural sur la France. C'est le principe, 2 Days in Paris se veut entre autres un portrait grossier, voire outrancier, presque délirant de tout ce qui nous rend si différents des Américains. Delpy prend ainsi le rôle plutôt schizophrénique de la cinéaste française plus américaine que les Américains, tout en justifiant toujours son point de vue par lui, son amant (en vrai et faux), Adam Goldberg.La France de 2 Days in Paris est donc un festival de clichés qui ne cessent de se succéder sans demi-mesure. Chaque personnage est un obsédé du cul, tous les taxis parisiens sont soit des cons finis, des types super lourds qui vous draguent, des fachos racistes à mort ou des neuneus qui se trimballent avec l'intégrale de georges brassens ou léo ferré (l'horreur). Tous les proches de Delpy sont des artistes à deux balles, genre poète balourd ou plasticien débile, ou des demeurés, surtout ses parents (pas sympa). Personne n'est capable ou presque d'articuler deux mots d'anglais, le marché c'est l'abattoir, notre connexion Internet date du 56k, les bourgeois sont des néo-colonialistes pédophiles en puissance et bien sûr l'hygiène laisse à désirer. Bref, Paris c'est l'enfer. La caricature est telle évidemment qu'on est pas loin d'Affreux, sales et méchants. Mettons que tout ceci soit donc désiré, volontairement too much (le retour grotesque des Américains venus cracker le Da Vinci Code, l'extrémiste végétarien), et que le film soit à l'image d'une certaine comédie américaine qui aime tribaliser l'autre.Admettons, mais ce n'est pas terminé. 2 Days in Paris c'est d'abord l'histoire de ce couple, une comédie du couple même avec l'expatriation comme champ d'expérimentation du passé de l'autre. Le film tente ainsi de transformer son essai interculturel en querelle woodyallesienne. Ca en est presque gênant tant la référence est déclarée. Pourtant rien de surprenant, moins du côté Delpy que du côté Goldberg, qui par ses propres films (Running With the Bulls, I Love Your Work), a déjà montré sa capacité à plagier Woody Allen et son personnage narcissique, hypocondriaque et sarcastique. Sauf que le plagiat passe mal. Goldberg reste toutefois sympathique, il subit même beaucoup et son personnage est plutôt à plaindre, mais une double imposture (Delpy/Goldberg) c'est trop pour un seul film. D'autant que la tournure de la seconde partie, avec défilé des anciens amants, malentendus, mensonges, jalousie, paranoïa, vieilles histoires de cul et rengaine sur la difficulté pour les trentenaires à s'engager dans une relation durable n'arrange rien. Ça vire au drame petit-bourgeois.Finalement 2 Days in Paris ne se distingue sur aucun des deux tableaux de la comédie sentimentale et de moeurs. Le procédé, même drôle par moments par sa surenchère dans la catastrophe reposant sur l'idée d'un personnage égaré en territoire hostile, finit par être si systématique qu'il en devient ridicule sinon facile ou complaisant. Julie Delpy essaie bien de mélanger les approches, d'être à la fois tendre et vache avec tout le monde, mais non. Elle a plutôt retenu le pire des deux cultures et sans concession, sans vraiment laisser sa chance à quiconque (un peu à Goldberg, et encore). Même son approche du couple est une caricature. En définitive, 2 Days in Paris réussi à être le mélange improbable entre le cinéma américain indépendant, bavard, faussement intello mais parfois intéressant (Dazed and Confused, A Scanner Darkly) de Richard Linklater, que Delpy et Goldberg connaissent bien. Et la comédie populaire à la française façon Etienne Chatiliez. Gageons que si on n'est pas trop exigeant sur l'un ou l'autre, on puisse s'y retrouver. 2 Days in Paris
    De Julie Delpy
    Avec Julie Delpy, Adam Goldberg, Daniel Brühl
    Sortie en salles le 11 juillet 2007
    Illus. © Rezo Films
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