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Quel secret cache le tombeau des Invalides ? Le corps qui y est inhumé est-il celui de l’empereur Napoléon ? En avant-première de cette passionnante enquête, Franck Ferrand répond à aux questions de Télé 7 jours. D'autres réponses dans l'émission L'ombre d'un doute diffusée ce soir à 23h05 sur France 3.

Quel secret cache le tombeau des Invalides ? Le corps qui y est inhumé est-il celui de l’empereur Napoléon ? En avant-première de cette passionnante enquête, Franck Ferrand répond à aux questions de Télé 7 jours. D'autres réponses dans l'émission L'ombre d'un doute diffusée ce soir à 23h05 sur France 3. Mort à Longwood le 5 mai 1821, Napoléon fut inhumé à la sauvette, sur place, au Val du Geranium, le lendemain. Dix-neuf ans plus tard, Louis-Philippe réclama le corps aux Anglais et envoya son fils, le prince de Joinville, en expédition sur l’île de Sainte-Hélène récupérer les cendres (nom commun à l’époque pour désigner une dépouille mortelle). Reçue par les autorités britanniques, la délégation française dut se plier à d’étranges consignes. Les Anglais se chargeaient eux-mêmes de l’exhumation, de nuit, à la lueur des torches, exigeaient un nombre restreint de témoins qui devaient se tenir à six pas du cercueil et n’auraient que deux minutes pour reconnaître le corps. La suspicion naquit de cet afflux de précautions… De retour à Paris, le cercueil de l’Empereur fut déposé provisoirement à la chapelle St Jérôme. Ce n’est que le 2 avril 1861 que, Napoléon III, le neveu de l’empereur, put assister au transfert des "cendres", sous le dôme des Invalides.Napoléon est-il réellement inhumé dans le tombeau des Invalides ?Franck Ferrand : Rien ne permet de l’affirmer ! Les procès-verbaux de son inhumation et ceux de son exhumation comportent des différences troublantes.Lesquelles ?Le nombre de cercueils, l’uniforme et le corps même de l’Empereur. En 1821, le procès-verbal fait état de trois cercueils emboîtés les uns dans les autres à la manière de poupées russes : un petit en fer-blanc, un deuxième en plomb soudé et un troisième en acajou. Vingt ans plus tard, quand on ouvre la sépulture, il y en a quatre ! Et le cercueil de fer-blanc présente des traces de rouille, ce qui laisserait supposer que la sépulture n’est pas restée close. L’uniforme n’est pas le même. L’empereur portait le Grand Cordon de la Légion d’Honneur, avec sa croix, en sautoir sur son habit. À l’ouverture du cercueil, la croix a disparu et le Grand Cordon est passé sous l’habit. De trois décorations à son revers, il n’y en a plus que deux. L’Ordre de la Réunion s’est volatilisé ! Enfin, le corps même du défunt, enterré à la va-vite du fait de son état de décomposition avancé, est retrouvé en parfait état de conservation. On peut donc supposer qu’il y a eu substitution.Qui aurait eu intérêt à se livrer à cet escamotage ? On a accusé l’extravagant roi George IV d’Angleterre, retors, pervers, obsessionnel, ouvertement tanatophile, d’avoir fait subtiliser le corps pour compléter sa collection de curiosités morbides. Et le remplacer par celui de Jean-Baptiste Cipriani, maître d’hôtel de l’Empereur, décédé sur l’île trois ans plus tôt.On a prétendu que les Anglais, ayant empoisonné l’empereur, auraient voulu faire disparaître les preuves de leur crime. Cela me paraît peu probable. La méthode d’analyse des cadavres était beaucoup moins développée qu’elle ne l’est aujourd’hui. Disposer du cadavre n’aurait pas permis de prouver qu’il avait été empoisonné.Pourquoi ne pratique–t-on pas un prélèvement ADN sur le corps inhumé aux Invalides ?L’Etat se retranche derrière la volonté des descendants de Napoléon, lesquels sont contre l’exhumation. On se demande même si le tombeau ne serait pas vide. En effet, Napoléon III informé d’une probable substitution aurait fait retirer le corps.Interview Hacène Chouchaoui du magazine Télé 7 jours