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Jeudi 7 mars, Arte avait prévu de diffuser un documentaire, Hercule contre Hermès, qui met directement en cause la famille de la maison de luxe Hermès. La justice, saisie par le fils Hermès, a émis des restrictions quant à la diffusion du documentaire, mais Arte maintient tout de même la diffusion.

Jeudi 7 mars, à 23h40, Arte a prévu de diffuser un documentaire réalisé par Mohamed Ullad, Hercule contre Hermès. Il raconte l'histoire, vraie, de la famille El Mektiri (voir photo) qui vit au Maroc, au sud de Tanger et qui a pour unique voisin Patrick Guerrand-Hermès, héritier du célèbre groupe français. Petit à petit le fils Hermès a acquis l'ensemble des terrains autour de chez lui, à l'exception de la terre appartenant à la famille El Mektiri qui s'obstine à ne pas vouloir vendre. Malgré les intimidations, les procès, la prison, etc, le père n'a jamais voulu vendre. Mais aujourd'hui, lassé, il souhaite abandonner le combat. Son fils, surnommé Hercule a donc repris le flambeau.Ce documentaire qui se place du côté d'Hercule, ne plait pas du tout à Patrick Guerrand-Hermès. Ce dernier estime "être au centre d’une polémique artificiellement créée et amplifiée par la notoriété de son patronyme, trouvant sa source dans le film" révèle l'AFP et affirme que "le terrain en cause n’appartient pas à la famille d’Hercule mais à lui-même, pour en avoir fait l’acquisition le 21 mai 2002" après un procès où la juridiction marocaine ordonnait l'expulsion de la famille El Mektiri en 2009. L'héritier Hermès a donc saisi la justice pour interdire la diffusion de ce documentaire, et a partiellement obtenu gain de cause.En effet l'AFP rapporte que le jugement de la 17e chambre civile estime que "porte atteinte à la vie privée de Patrick Guerrand-Hermès la divulgation dans le film d’éléments permettant de localiser sa résidence aux environs de Tanger au Maroc, tant en raison des images de ses maisons, que des indications relatives au nom des villes et villages proches de cette résidence". De plus "la localisation précise de sa résidence n’est pas justifiée par les besoins de la liberté d’expression et de création". La société de production et le réalisateur ont donc "interdiction de diffuser publiquement ces informations".Mais Arte semble peu encline à accéder à la requête du tribunal. La chaîne révèle qu'elle va "étudier le jugement avec le producteur et le réalisateur et voir ce qu'on va faire" mais la diffusion est maintenue "à ce stade". Quand à l'avocate du réalisateur, elle a d'ores et déjà indiqué vouloir faire appel du jugement "aberrant" qui est une "forme de censure du film absolument pas fondée en droit". De plus il est "impossible" d'apporter de telles modifications au film d'ici jeudi soir.MàJ : Finalement Arte va flouter certaines séquences du documentaire afin de respecter les restrictions émises par la justice. De son côté l'avocat de Patrick Guerrand-Hermès a assuré qu'il serait "attentif" lors de la diffusion du film pour voir si celui-ci "respecte la lettre du jugement". De plus, il affirme que le documentaire offre une vision "totalement erronée" des faits puisqu'il prétend que Patrick Guerrand-Hermès a acheté le terrain pour un projet immobilier. Or l'avocat affirme que son client a fait l’acquisition de ce terrain "non pas pour édifier un quelconque projet immobilier, encore moins un terrain de polo, mais parce qu'il aime ce coin de nature sauvage du Maroc où il veut passer une retraite paisible". De plus il ajoute que "il s'agit en réalité d'un terrain qui appartient à Patrick Guerrand-Hermès depuis 2002, comme en atteste l'acte d'acquisition et trois décisions de la justice marocaine, ordonnant l'expulsion de la famille El Mektiri qui s'y est installée indûment".Retrouvez Hercule contre Hermès, jeudi 7 mars à 23h40 sur Arte