Né le 4 novembre 1902, dans une famille de la grande bourgeoise, Pierre Edouard Leopold Verger se complait, jusqu'à l'âge de trente ans, dans une vie en accord avec sa condition sociale. En 1932, il se met à la photographie avec son ami Pierre Boucher, se lance sur les traces de Paul Gauguin en Polynésie et se passionne pour les voyages. Lorsque sa mère, qui est son dernier parent, décède, il décide de s'emparer de son Rolleflex et de mener une vie de voyageur solitaire. Durant quatorze ans, Pierre Verger explore le monde, tel un nomade, et vit exclusivement de la photographie. Il vends ses clichés à divers journaux (Paris-Soir...), agences, entreprises et centres de recherche. Paris devient son point de chute et l'endroit où entre ses périples, il aime rencontrer la clique de Prévert (Marcel Duhamel, Roger Blin...) ainsi que les ethnologues du Musée d'Ethnographie du Trocadéro (Georges-Henri Rivière, Michel Leiris, Paul-Emile Victor...). Au lendemain de la guerre, en 1946, Pierre Verger découvre l'hospitalité ainsi que la très riche identité culturelle (carnaval, danses, capoeira...) de Bahia (Brésil) et décide de vivre sur place. Particulièrement curieux, il cherche à s'immisce dans les milieux populaires, et découvre les us et coutumes des habitants. Il se penche sur le culte des orixás, et, en 1948 grâce à une bourse, part étudier les rites cultuels africains. « Lorsque de Bahia je suis retourné dans le golfe du Bénin, je ne me sentais plus ni photographe, ni ethnologue. J'avais un peu l'impression d'être un descendant d'Africains qui retournait sur la terre de ses ancêtres, en quête de racines. » En 1953, Pierre Verger reçoit le nom de « Fatumbi » (« né de nouveau par les grâces d'Ifá »), reçoit le titre de « babalaô » (devin dans le jeu d'Ifá) et devient un initié du candomblé ce qui lui permet de découvrir les traditions orales des Yorubas. Il présente plus de deux mille négatifs ainsi que des notes sur le culte des orishas et voduns à Théodore Monod (directeur de l'Institut Français d'Afrique Noire) et entame une véritable carrière de chercheur. Son principal domaine de recherche : l'histoire, les coutumes et la religion des peuples Yoruba en Afrique Occidentale et de leurs descendants à Bahia. En 1962, il intègre le Cnrs et, en 1968, publie sa thèse, Flux et Reflux de la traite des nègres entre le golfe du Bénin et Bahia de Todos os Santos. En tant que chercheur invité de diverses universités, il donne de multiples communications. En 1960, il s'e réinstalle dans une petite maison à Salvador (dans le quartier Vila América). A la fin des années 1970, il abandonne la photographie, effectue ses derniers voyages de recherche en Afrique, publie plusieurs ouvrages et tente de diffuser au mieux ses archives. En 1988, il crée la Fondation Pierre Verger et aménage sa résidence en laboratoire de recherches. Il décède le 11 février 1996. Quelques oeuvres majeures : Niamtougou, Togo, 1936 Zinder, Niger, 1936 Veracruz, Mexique, 1936-1937 Avellaneda, Buenos-Aires, Argentine, 1941-1942 Canudos, Brésil, 1946 « Santarem, Brésil », 1946-1978 « Forts », Salvador, Brésil Belém, Brésil, 1948 Capoeira, Salvador de Bahia, Brésil, 1946-1948 Briki, Bénin, 1958 [Illustration : Pierre Verger, Belém (Pará, Brésil), 1948]
Genre | Homme |
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