Philippe Val arrête ses études à 17 ans pour se lancer dans la chanson. Une carrière qu'il poursuit en duo avec Patrick Fond pendant 26 ans. On retrouve Font et Val, accompagnés de l'ancien pianiste de Léo Ferré et d'Emmanuel Binet à la basse, à La pizza du marais (aujourd'hui Théâtre des Blancs manteaux), au Vrai Chic Parisien ou au théâtre de dix heures. En 1995, Patrick Font est accusé de pédophilie. Val le lâche, c'est la fin du duo de choc.Sa carrière musicale n'est pas un échec cuisant, mais il sera plus reconnu dans le journalisme. Après une expérience commune à la Grosse Bertha en 1992, il décide de refonder Charlie Hebdo avec Cabu. L'hebdo surfe sur le succès du Charlie Hebdo première génération, à l'époque où François Cavanna était aux commandes. 11 ans après sa disparition, le premier numéro de Charlie Hebdo est vendu à 120.000 exemplaires. De directeur de la rédaction, Philippe Val devient directeur de publication à la mort de Gébé en 2004. Mais son sens de l'autorité dérange. Une gêne sanctionnée par de nombreuses démissions (Philippe Corcuff, Olivier Cyran, Lefred-Thouron...), voire de licenciements (Mona Chollet, aujourd'hui au Monde Diplomatique). L'Affaire Siné, Val s'emporte Le 15 juillet 2008, l'ancien chansonnier décide de licencier Siné, un historique de Charlie Hebdo, pour des propos qualifiés d'antisémites sur Jean Sarkozy et son mariage avec la fille du PDG de Darty. Deux camps se forment. D'un côté, des historiques de Charlie (Gisèle Halimi, Delfeil de Ton etc.) et des éditorialistes de tout bord parlent de "procès en sorcellerie" et de "calomnie" contre Philippe Val. De l'autre, Willem, Geluck, Michel Polac et d'autres relativisent la portée des mots de Siné, évoquant "une plaisanterie" ou une "gaminerie". Résultat des courses, Siné contre-attaque. Le 10 septembre, il lance Siné Hebdo dont l'objectif avoué est d'être "ce qu'aurait dû être Charlie hebdo aujourd'hui"... A l'extrême gauche, Val irrite Le directeur de publication de Charlie Hebdo est en effet accusé de mollesse. Plus aussi tranchant qu'aux premières heures du journal, Val entretient le doute sur ses positions politiques. En 2005, il dit oui au Traité Constitutionnel Européen, quand le camp d'extrême gauche est contre. En 2007, le directeur dui canard de gauche se rend à l'université d'été des Gracques, qui réuni d'anciens cadres du PS favorables à une alliance avec le centre. Pire, sa présence à la réunion annuelle du Medef est vue par ses détracteurs comme un dévoiement. Accusé de baisser d'un ton, Philippe Val est pourtant plus que jamais présent sur les ondes et sur les écrans. On l'entend fréquemment sur les ondes de France Inter où il tient depuis septembre 2007 une chronique dans le 7-10. Il est régulièrement invité à l'émission Le Premier pouvoir sur France Culture, qui critique les médias et il a collaboré sur I-télé à l'émission N'ayons pas peur des mots de Samuel Etienne. Mais au désarroi de l'extrême-gauche, c'est souvent pour y dénoncer la complicité naïve entre la gauche radicale et l'islamisme. Il décide notamment en 2006 de publier les caricatures de Mahommet pour défendre la liberté de publication. Il vilipende certains altermondialistes pour leur amalgame entre sionisme et racisme. Et s'emporte sur la critique des médias qui s'approche dangereusement avec théorie du complot. Dans son livre Reviens, Voltaire ils sont devenus fous (août 2008), il va jusqu'à comparer le site d'info Backchich avec la publication antisémite Je suis partout...Backchich porte plainte. Déjà accusé de s'être dangereusement rapprocher de la sarkosie, Val se voit nommé à la tête de France Inter le 17 juin 2009, où il rejoint Jean-Luc Hees, nouveau boss de Radio France. Sa première décision est de virer Frédéric Pommier, en charge de la revue de presse. Selon les syndicats, Pommier paierait le fait d'avoir cité Siné Hebdo, la revue son ennemi intime, du temps où Val était à la tête de Charlie.
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