Auteur néo-romantique et journaliste de la fin du 19ème siècle, Joaquin Dicenta est surtout un grand dramaturge espagnol. Parallèlement à son œuvre pour le théâtre, le prodigieux Joaquin Dicenta s’illustre dans le monde de la littérature avec des romans, nouvelles et poèmes. En constante opposition avec l’ordre établi et notamment avec le clergé, Joaquin Dicenta y Benedicto, de son nom complet, est né le 3 février 1862 à Calatayud en Espagne. Il restera à jamais dans le monde littéraire, le co-fondateur de la Société des Auteurs et des Editeurs. La naissance prématurée du petit Dicenta survient alors que sa famille quitte Alicante pour s’installer à Victoria. Pour les besoins de sa fonction de lieutenant-colonel dans l’armée, le père de Joaquin Dicenta participe à la guerre carliste. Il en revient avec une importante blessure au crâne qui lui laissera des séquelles cérébrales irréversibles. Avec la défaillance mentale du patriarche, la famille Dicenta est contrainte de quitter Victoria pour retourner vivre à Alicante. C’est dans cette ville du sud-est de l’Espagne que Joaquin passe son enfance. Les biographes ne sont pas unanimes sur le lieu de son apprentissage secondaire. Pour certains, il entre au Collège Escolapios de Getafe, un établissement jouissant d’une très bonne réputation en section littéraire, pour d’autres, il suit des cours avec de futurs grands auteurs comme Rafael Altamira et Carlos Arniches. Plus tard, il entre à l’Académie d’Artillerie de Ségovie mais n’y reste pas le temps nécessaire pour étudier. A cette époque, il vit une existence dissolue faîte d’alcool et de papillonnage. Ce qui lui vaut d’être purement et simplement renvoyé de l’établissement. Certains courants de pensée commencent à l’attirer, le socialisme utopique ou en encore le Krausisme. Il est notamment influencé par le philosophe Francisco Giner de los Ríos. Il se lie d’amitié avec Manuel Paso, poète et journaliste. Et grâce à ce dernier, Dicenta se lance dans le journalisme en collaborant dans le journal El Libéral. Il a aussi l’occasion de faire publier ses premiers poèmes dans la revue Eden. Dès lors, il entre dans une période d’écriture. Et c’est en 1885, que cet anticlérical radical affiche enfin ouvertement son athéisme avec le poème Prometheus. En 1888, le dramaturge Manuel Tamayo l’aide à présenter sa toute première pièce de théâtre. C’est en 1889 qu’il s’associe au compositeur Ruperto Chapi pour créer la fameuse Société des Auteurs et des Editeurs. Plusieurs des romans et nouvelles de Joaquin Dicenta n’ont pas rencontré de véritable succès. Mais avec la pièce dramatique Juan José dans laquelle il traite de la misérable condition du travailleur face au tout puissant employeur, l’auteur espagnol se fait internationalement connaître. C’est à cette époque (la guerre de sécession) l’un des spectacles les plus joués en Espagne. Ses contemporains auteurs et journalistes lui rendront d’ailleurs un vibrant hommage le 11 novembre 1895, en lui offrant un somptueux banquet. La reconnaissance de son génie rédactionnel lui ouvre de nouvelles portes. En effet, en 1897, Joaquin Dicenta devient le directeur de la revue hebdomadaire Germinal. L’auteur est ainsi à la tête d’un des quotidiens socialistes les plus virulents de la fin du 19ème siècle. En outre, il est amené à diriger le célèbre quotidien El Pais, qui est encore de nos jours l’un des journaux les plus importants en Espagne. Plus tard, Dicenta rentre à Alicante. Il décède des suites d'une longue maladie le 21 février 1917 et en athée qu’il est, Dicenta est enterré dans le cimetière civil de San Blas.
Nom de naissance | Dicenta |
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Genre | Homme |
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