Jean Donneau de Visé

Homme de lettres polyvalent fondateur de la revue Le Mercure Galant au XVIIe siècle, qui est devenue depuis la maison d’édition Mercure de France, Jean Donneau de Visé est un des auteurs dramatiques majeurs du XVIIe siècle. Il est né en 1638 (date non définie) à Paris.Issu de la noblesse, son père, Antoine De Visé, est le cousin germain de Gaspard De Visé, lieutenant des gardes du corps, qui deviendra par la suite le maître d’hôtel de la reine de France, épouse du roi Louis XIV. Jean Donneau De Visé a deux frères dont il est le cadet, l’un devient évêque titulaire d’Éphèse et l’autre, capitaine des gardes. Jean Donneau de Visé est d'abord destiné à une carrière ecclésiastique pour la simple raison qu’il est le plus jeune de la famille. Il obtient dans ce but un certain nombre de bénéfices, mais son sens critique et ses sentiments vis-à-vis du beau sexe lui font refuser cette charge. En 1668, il épouse la fille d’un peintre dont il est passionnément amoureux contre la volonté des siens.Jean Donneau de Visé se distingue en devenant un auteur dramatique qui s’intéresse tout particulièrement aux personnalités et aux attraits de la vie mondaine. Ce journaliste bien-aimé du Roi est aussi un comédien au talent incontesté. Il s’illustre lors de la célèbre Querelle des Anciens et des modernes autour de controverses littéraires très houleuses. Ces dissensions dans le milieu du théâtre ont pour mérite de redonner, sous Louis XIV, de la profondeur à cette discipline, à la lumière de l’antiquité grecque.Il est rapidement propulsé dans l’arène des écrivains en se plaçant toujours en antithèse de la pensée dominante. C’est en 1661 qu’il débute réellement dans le métier en rédigeant des nouvelles et critiques concernant les œuvres de Corneille ou de Molière. L’une de ces critiques au sujet de L’école des femmes le mène même à écrire deux pièces théâtrales, la première intitulée Zélinde, et l’autre en un seul acte qu’il appelle audacieusement Réponse à l’impromptu de Versailles ou la vengeance des marquis. Après de nombreux et grands succès, il fonde en 1672 le célèbre Mercure Galant, une revue mensuelle qui lui vaut une pension royale ainsi qu’un logement au Louvre.Fort d’avoir été pendant plusieurs années un opposant du style cornélien, il finit par succomber à la plume de ce dernier et en devient même un fervent admirateur et défenseur. Ensemble, ils collaborent sur de nombreuses œuvres telles que Circé, une magnifique pièce, en 1675 ou encore La Devineresse en 1679. Cependant, il persiste un peu plus longtemps dans ses attaques contre Molière, mais cette rivalité reste tout de même une rivalité d’estime. En effet, en 1675, il s’engage dans un conseil de famille dont le but est de veiller sur la fille de Molière, et à la mort de ce dernier, c'est lui qui donne l’oraison funèbre.Jean Donneau de Visé meurt à Paris le 8 juillet 1710 à l’âge de soixante-dix ans.