Nom de naissance de Montherlant
Genre Homme
Avis

Biographie

Henri de Montherlant, de son nom complet Henri Marie Joseph Frédéric Millon de Montherlant, est un romancier, essayiste, auteur dramatique et académicien français. Son œuvre est conséquente, et comprend aussi bien des romans que des essais, des pièces de théâtre, des correspondances,… Il s’essaiera même à la poésie, publiant en 1934 un recueil intitulé Encore un Instant de Bonheur. Henri de Montherlant naît le 20 avril 1895 à Paris, dans une famille aux racines picardes, issue de l’aristocratie. C’est au Collège Sainte-Croix de Neuilly où il reçoit une éducation catholique que s’éveille son goût pour la littérature. Orphelin de père, élevé par une mère seule qui lui donne le goût des livres, le jeune Montherlant décide très tôt de consacrer sa vie à l’écriture. Il commence par rédiger un journal intime qui sera détruit à la fin de sa vie, avant de se consacrer aux œuvres littéraires. Fasciné par Nietzche et Barrès, il se découvre un intérêt pour le courage et les vertus antiques ; deux thèmes que l’on retrouvera dans nombre de ses œuvres. Renvoyé du Collège en 1912, il effectuera un voyage en Espagne où il découvre et s’essaie à la tauromachie. Cela sera une révélation, cet art incarnant pour lui un idéal de brutalité, d’élégance et de maîtrise de soi qu’il décrira dans les Bestiaires parus en 1926. Durant la première Guerre Mondiale, il est mobilisé mais ne combat pas : il est affecté au service auxiliaire et sera blessé par un éclat d’obus. Peu après, dans les années 1920, il se tourne vers le sport, notamment l'athlétisme et le football. Admirateur des civilisations du bassin méditerranéen (Rome antique, Espagne, civilisation arabe), il y fait de nombreux voyages. Il vit même quelques années durant dans l'Algérie coloniale et cohabite un temps avec André Gide à Alger, dans les années 1930. Son œuvre intitulée La Rose de Sable, où il dénonce les excès de la France coloniale, verra sa publication étalée sur une trentaine d'années jusqu'en 1968. Toute sa vie durant, Montherlant se défie des femmes. Il fera paraître un cycle de quatre romans, Les Jeunes Filles, à partir de 1936, dans lesquels il analyse la psychologie féminine, le sentiment amoureux et la difficulté d’aimer. Cette œuvre, bien que taxée de misogynie, contribuera à son succès et sera vendue à des millions d’exemplaires. En effet, les années 1920-1930 sont très fertiles pour l’écrivain qui, patriote, sans pour autant être nationaliste, fait l’éloge de l’amitié et du courage chez les combattants (Le Songe, 1922). Entre 1936 et 1938, Montherlant écrit de nombreux articles et ouvrages contre l’Allemagne Nazie ; à tel point que L’Equinoxe de Printemps (1938) sera censuré et interdit par l’envahisseur. Toutefois, son activité de reporter durant le Solstice de Juin en 1940, consacré à la Bataille de France, lui vaudra d’être soupçonné de collaboration avec l’ennemi.C’est à cette époque, qu’en rupture avec la société contemporaine, Montherlant se consacre au théâtre. Il y dépeint la grandeur et la misère des hommes et des femmes d'honneur, tiraillés par leurs passions, souvent trahis et perdus. Un thème cher à l’auteur revient également souvent : celui de l’homosexualité. Dans La ville dont le prince est un enfant (1952), pièce de théâtre racontant l’amitié forte entre deux garçons de 14 et 16 ans, l’homosexualité est abordée au travers des soupçons que portent les prêtres sur cette amitié. Les garçons (1968) est une œuvre un peu plus sensuelle traitant également de ce thème. Mais Montherlant ne se limite pas à l’écriture : il est également l'auteur de nombreux dessins réalisés à la mine de plomb, des esquisses représentant notamment des scènes de tauromachie, des hommes en habits de lumière et quelques nus féminins ou masculins. Il renoncera cependant au dessin, expliquant que « tout ce qui n'est pas littérature ou plaisir est temps perdu ». Cultivant l’art du secret, Montherlant se rajeunit d’un an falsifiant sa date de naissance pour la faire correspondre à celle de la création de Rome, à laquelle il vouait une passion sans limite. Discret sur son homosexualité qu’il n’étalait pas au grand jour, il éprouvait une passion pour les adolescents qu’il partageait avec son ami Roger Peyrefitte. Ces révélations posthumes ont d’ailleurs contribué à ternir l’image de l’auteur.C’est en 1960 qu’il est élu à l’Académie française et, fait rarissime, sans en avoir fait la demande. Mais un fait brutal viendra perturber sa vie : il devient quasiment aveugle suite à un accident.Conformément aux principes romains développés tout au long de son œuvre, «pour échapper à l'angoisse de devenir aveugle subitement », l’auteur se suicide le 21 septembre 1972 à son domicile de Paris. L’on retiendra de lui qu’il s’est conformé à ses principes de bravoure et d’éclat jusque dans ses derniers moments. Ses cendres ont été dispersées à Rome, sur le Forum, dernier hommage à cet écrivain prolixe qui admirait tant la culture latine.

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