Flobots est un collectif de Denver (Colorado) qui existe depuis 2000 sous une forme évolutive qui passe du rap minimal au funk, rap'n'roll, un peu comme si la Malka Family hexagonale avait su durer au lieu de partir en fumée...Flobots, pas un groupe mais un collectifVol aux instruments est leur troisième album, depuis leur constitution en 2000, autour de MC James Laurie (Jonny 5) et du producteur Farhad Ebrahimi (Yahktoe). Ils enregistrent leur premier album avec le guitariste David Gralow, le violoncelliste Terrence Favors et le bassiste Jaymz Haynes. Pour le second effort de 2005 Flobots Present...Platypus, Jonny 5 recrute le MC Brer Rabbit, la violoniste alto Mackenzie Roberts, le bassiste Jesse Walker, le guitariste Andy Guerrero et le trompettiste Joe Ferrone, ainsi que le batteur Kenny Ortiz qui sont la formule actuelle du groupe et, pour rigoler, adoptent tous des numéro : Jonny 5 - 05, Brer Rabbit - 0, Mackenzie - 33, Andy - 17, Jesse - 101, Joe -79 et Kenny - 69. Rap'n'roll et engagement citoyen et politique A écumer les scènes du Colorado, en rodant leur formule qui passe du rap minimaliste avec machines des débuts, à l'actuelle formule enrichie rap'n'roll, ils finissent par se faire remarquer par la radio locale KTCL et, ce qui était un gros buzz devient un groupe tellement populaire qu'un jour de février 2008, aperçus par le label manager de Universal Republic, ils sont signés sur le champ et que leur album actuel, déjà enregistré, produit et distribué par le label indépendant Onomatopoeia se retrouve, via le single "Handlebars" ( sans les mains !), classé dans les charts, grâce à cette nouvelle distribution. C'est magique pour le groupe qui conjugue activités politiques locales autour de l'enfance défavorisée, le mouvement pour la paix et l'environnement et tournées qui rapportent pour être de suite réinvesties dans leur association. L'activisme de Flobots a deux faces, en plus du versant citoyen, le côté engagé du groupe se retrouve dans leur mix musical imparable qui fait glisser le son du violon alto sur les parties de guitare avec des envolées de trompette en contrepoint ("Same Thing"), tout cela soutenu par une rythmique chromée, mais jamais plombée. Les paroles évoquent sans ambages la vie politique US (cf. le titre de l'album en parfait résumé de convictions) et font vibrer de plusieurs manières, de la tension au calme trompeur, tout en montées et descentes. Du MC, forcément véloce, aux choeurs et autres voix, le placement est impeccable et on devine rarement ce qui va suivre, le groupe pouvant rebondir d'un rock à un titre funk. L'effet produit est assez étrange, qui donne la sensation de zapper sans cesse du son d'Eminem à celui des Red Hot Chilli Peppers. Inutile de vous dire que live, c'est carrément une tuerie et, après avoir partagé la scène de plusieurs festivals US, sans démériter ce printemps aux côtés de Metallica, Atreyu et Offspring, ils viennent de trouver leur vitesse de croisière, stratosphérique. Un peu comme si Rage avait calmé ses guitares et Nine Inch Nails remisé sa passion pour le suraigu.