Contre la mafia, le blanchiement d'argent et les génocides En 1984 elle est enfin nommée procureure du canton du Tessin à Lugano. Elle instruit des affaires de criminalité économique, de trafic international de drogue et de crime organisé et acquiert une expertise redoutable. Son activité contre le blanchiment de l'argent sale lui vaut d'ailleurs le surnom de "Carlita la pesta". Elle collabore avec le juge italien assassiné par la mafia en 1992, Giovanni Falcone. Ensemble, ils prouvent le lien entre des blanchisseurs d'argent suisses et la mafia sicilienne. Elle réchappe elle même à plusieurs tentatives d'assassinat dans le cadre de ses enquêtes. Le meurtre du juge Falcone ne fait que renforcer la détermination de Carla Del Ponte dans sa lutte contre le crime organisé et sa réputation ne tarde pas à dépasser les frontières. Ses ennemis de la "Cosa Nostra" l'affublèrent du charmant surnom de "La Puttana ". Le 1er avril 1994, Carla Del Ponte est nommée procureure général de la Confédération helvétique et devint membre de la Commission fédérale "criminalité économique". Elle mèneune guerre sans merci contre le crime organisé et contre les mafias de toutes origines qui trouvaient en Suisse un refuge complaisant. Ce programme provoqua naturellement la résistance du "milieu" mais aussi des banques helvétiques. Et elle frôle une nouvelle fois la mort lorsqu'en 1996, son hélicoptère qui survole des plantations de coca en Colombie est criblé de balles. Après des années d'efforts, sous son impulsion, la Suisse se dote enfin d'un dispositif législatif contraignant les banques à collaborer avec la justice. Depuis, la Suisse ne figure plus sur les listes noires des instances policières internationales.Le 11 août 1999 le Conseil de sécurité des Nations unies nomme Carla Del Ponte procureure général du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) et du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) .Dans cette nouvelle fonction, elle instruit et poursuit l'accusation contre les auteurs présumés des crimes de guerre, génocides et crimes contre l'humanité . Parmi ses dossiers, on retrouve les charniers du Rwanda et les massacres perpétrés en ex-Yougoslavie durant les années 90 (Bosnie-Herzégovine, Croatie, Kosovo). Ses actes d'accusation sont dirigés contre d'anciens chefs de guerre et des personnalités politiques autant au Rwanda qu'en Ex-Yougoslavie. Son poste très exposé fait d'elle une des personnes sur la planète les plus menacées. Elle est gardée 24 heures sur 24 et ses déplacements sont préparés de façon minutieuse, dix jours à l'avance. Ambassadrice "bruyante" Après 8 années passées à traquer et juger les criminels de guerre, son mandat de procureur du TPIY prend fin le 31 décembre 2007. Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) suisse la nomme alors le 1er janvier 2008 au poste d'ambassadeur de la Confédération helvétique en Argentine et au Paraguay à Buenos Aires. En 2008, elle crée le scandale avec son livre écrit en collaboration avec le reporter américain d'origine croate du New York Times Chuck Sudetic, La Chasse, moi et les criminels de guerre. Elle y raconte, entres autres, les pressions et freins venant de la communauté internationale pour enquêter sur un trafic d'organes sur des prisonniers serbes kidnappés au Kosovo en 1999 par l'Armée de libération du Kosovo (UCK). Les victimes, avant d'être tuées, auraient subi des opérations d'ablation d'organes vendus à des trafiquants internationaux. Elle accuse notamment Hashim Taci, Premier ministre du Kosovo, d'avoir été impliqué dans ce trafic.
Nom de naissance | Del Ponte |
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