Né en Provence en 1950, Bernard Faucon entreprend des études de philosophie et de théologie, à la suite de quoi il explore l'univers de la mise en scène photographique. Il amorce son travail en 1976 et la suspend, de manière délibérée, en 1995. Son oeuvre est composé de sept séries fictionnelles, d'histoires faisant rêver.Entreprise entre 1976 et 1981, la première série de Bernard Faucon, « Les Grandes Vacances », met en scène des mannequins dans des lieux forts différents, tous fréquentés lors de sa jeunesse : des chemins, des dortoirs, le cimetière de Lioux, la piscine de Saint-Saturnin, les plages des Saintes-Maries de la mer... Par la suite, il entame une série intitulée « Evolution probable du temps » (1981-1984) dans laquelle il fait parfois surgir des flammes et des explosions. Sa troisième série, celle des « Chambres d'Amour » (1984-1987), est formée de photos de format carré. Sur certains clichés, des enfants dorment, sur d'autres, des fantômes apparaissent, des herbes sauvages envahissent une pièce... En complément à cette série, Bernard Faucon se lance dans l'ensemble des « Chambres d'Or » (1987-1989). Des fleurs (lavande, cerisier...) sont déposées devant des murs dorés. Le photographe explique : « c'est la chambre qui sommeille. Au-delà de l'amour, antérieure, souveraine. » Entre 1989 et 1991, Bernard Faucon produit « Idoles et Sacrifices », un ensemble qui marque la rupture avec le temps de l'innocence. Des portraits d'enfants torse nu alternent avec des paysages tâchés de rouge (un champ de blé, la Porte de Mycènes, des sillons, des flaques, des paysages enneigés...). « Le rouge des Sacrifices devenant la blessure, le désespoir de la photographie elle même. » Dans les « Ecritures » (1991-1992), le photographe superpose des phrases sur le désenchantement écrites par sa propre main sur des paysages. Concrètement, il fabrique de grands cadres en bois, de 50 cm à 1 m de hauteur, qu'il couvre d'une matière réfléchissante (scothlight) et sur lesquels il écrit. Au moment de la prise de vue, il envoie un éclair de flash pour obtenir des effets lumineux. Les mots sont également présents dans sa dernière série, « La Fin de l'image » (1993-1995). L'artiste reprend des « paroles murmurées, des formules sibyllines qui cachent d'énormes évidences, indécences ». En 1997, Bernard Faucon décide d'arrêter la photographie. Il explique : « j'avais la conviction que c'était fini, que cette étape de l'histoire de la photographie dans laquelle je m'étais inscrit, « la mise en scène photographique », était le chant du cygne de la photographie, le dernier stade avant le règne de l'image pure, numérique, publicitaire. Un moment où l'on croyait encore suffisamment au pouvoir de vérité de la photographie pour s'offrir le luxe de construire des fictions vraies. » Quelques oeuvres majeures : Série « Les Grandes Vacances », 1976-1981 Série « Evolution probable du temps », 1981-1984 Série « Chambres d'Amour », 1984-1987 Série « Chambres d'Or », 1987-1989 Série « Idoles et Sacrifices », 1989-1991 Série « Ecritures », 1991-1992 Série « La Fin de l'image », 1993-1995 [Illustration : Bernard Faucon, La Cène, 1981. Photographie]
Genre | Homme |
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