YOU : la fin de la série expliquée et validée par Penn Badgley

Après cinq saisons de mensonges, de meurtres et d’illusions, Joe Goldberg a trouvé son épilogue. Et Penn Badgley est lucide sur la fin de son personnage.

Il aura fallu cinq saisons, une bonne dizaine de cadavres et autant de regards passionnés face à la caméra pour que Joe Goldberg arrive au bout du chemin. Alors s'en est-il finalement sorti, encore une fois ? Ou a-t-il, enfin, payé le prix de ses crimes ?

Attention spoilers !

Dans la dernière saison de YOU (qui vient de sortir sur Netflix) Joe, incarné par Penn Badgley, rencontre Bronte (interprétée par Madeline Brewer), une ancienne connaissance secrète de Beck (Elizabeth Lail), et se laisse, une fois encore, piéger par son besoin obsessionnel d’aimer — ou plutôt de posséder. Mais cette fois, la boucle est bouclée. Bronte ne se laisse ni séduire, ni manipuler. Elle aide même à le faire tomber. Littéralement. Et dans un ultime geste aussi symbolique que brutal, elle lui tire une balle... en plein entrejambe. Coupure nette. Le monstre est enfin désarmé. Dans les derniers instants de la série, Joe, derrière les barreaux, lit une lettre d’amour d’une inconnue. Encore une. Et il regarde la caméra — une dernière fois — pour lancer cette provocation finale : "Peut-être que le problème, ce n’est pas moi. C’est vous." C’est là que le créateur Michael Foley prend la parole pour expliquer dans EW :

"Il fallait que Joe affronte ce qu’il est vraiment. Il s’en approche... mais il échoue encore. Il finit par nous blâmer. Le but, c’était de réveiller le public de son illusion, de lui montrer une bonne fois pour toutes à quel point ce type est un monstre. Bronte nous tend un miroir comme pour nous dire que le fantasme d'un homme comme lui existe à cause de la réalité des hommes comme lui."

Cette fin est aussi un écho à la perception, parfois gênante, de Joe Goldberg sur les réseaux. Une vision souvent mal comprise par Penn Badgley, qui assume donc totalement cette conclusion sans procès spectaculaire, sans punition hollywoodienne. Juste une cellule, une solitude, et un sexe en moins :

"Le final, pour moi, fait tout ce qu’on pouvait espérer de plus satisfaisant" explique-t-il à Entertainment Weekly. "Joe reçoit la fin qu’il mérite vraiment. Mais il faut comprendre une chose : aucune fin ne pourrait satisfaire tout le monde à 100 %. Parce que la justice, face à un mec comme Joe, ne sera jamais vraiment satisfaisante."

Et il insiste : un sort plus sanglant n’aurait fait que lui offrir ce qu’il voulait secrètement : une posture de victime : "Si Joe avait fini écartelé, tué par une de ses ex, ça aurait été pire. Pour elles. Pour nous. Ça aurait été les abaisser à son niveau.

Penn Badgley voit plutôt cette conclusion comme une forme d’équilibre. Joe n’est ni glorifié, ni martyrisé. Il est simplement exposé. Démasqué. Et cette justice, elle passe aussi par une ultime humiliation : la castration.