La grande série européenne sur le retour en force des Talibans, après le départ de l'armée américaine d'Afghanistan, débute ce soir sur France 2. Sa star française nous guide dans les coulisses d'une production hors normes, filmée en Grèce.
PREMIÈRE : Qu'est-ce qui vous a attiré dans le projet Kaboul ?
JONATHAN ZACCAÏ : Ce qui m'a séduit, c'est la richesse des lignes narratives, extrêmement bien écrites. L'urgence de la situation, avec l'arrivée des Talibans à Kaboul, est racontée à travers différents points de vue. C'est un récit choral où tout s'entrelace avec fluidité. On suit aussi bien la gestion de l'évacuation que le destin d'une famille afghane en fuite. C'est un projet européen très ambitieux et stimulant.
C'est un projet très collaboratif, avec de nombreuses nationalités. Qu'est-ce que cela change pour un acteur ?
Il régnait sur le plateau un esprit collectif très joyeux. Nous étions entourés d'Italiens, d'Allemands, avec un chef opérateur et des réalisatrices polonais. C'était une véritable fusion des talents européens.

Où est-ce que vous avez filmé tout ça ?
Nous n'avons pas pu tourner en Afghanistan, évidemment. Donc nous avons tourné en Grèce, autour d'Athènes, dans des décors assez neutres que l'on pouvait transformer pour les rendre aussi réalistes que possible. L'aéroport a été entièrement recréé, et c'était bluffant : on avait vraiment l'impression d'y être.
Comment s'est passé le tournage dans l'ambassade reconstituée ?
Il faisait très chaud ! Nous avons tourné à Athènes en plein été 2024, ce qui nous plongeait dans des conditions proches de celles de Kaboul en août 2021. J'ai rencontré des figurants qui avaient eux-mêmes connu l'exil et des épreuves similaires à celles que raconte la série. C'était saisissant : je me retrouvais immergé au cœur d'une foule en panique, criant, ce qui renforçait le réalisme et l'urgence du moment. En regardant l'écran de contrôle, j'avais parfois l'impression de voir de véritables images d'archives, même si la mise en scène n'a rien d'un documentaire.

Quels souvenirs aviez-vous, à titre personnel, des événements de Kaboul en août 2021 ?
Je me souvenais des images marquantes de l'époque, notamment celles des gens sur le tarmac tentant de fuir. Mais en travaillant sur ce projet, j'ai pris conscience de la complexité de la situation et j'ai découvert que la diplomatie française avait joué un rôle exemplaire. L'ambassade française était la dernière encore ouverte à Kaboul à ce moment-là et a évacué le plus de monde possible. Pourtant, même cette réussite reste un échec, car tant de personnes n'ont pas pu être sauvées.
Dans quelle mesure la série est-elle fidèle à la réalité ?
D'après mes lectures et les recherches effectuées pour le rôle, la série est très réaliste. Les deux scénaristes, Thomas Finkielkraut et Nicolas Demangel, se sont inspirés de faits réels tout en y injectant une part de fiction.

Tourner en anglais a-t-il été une difficulté pour vous ?
Non, j'aime beaucoup tourner en anglais. C'est une langue très physique et j'apprécie le cinéma anglo-saxon et les séries américaines, donc c'était un exercice intéressant. La série a été filmée en anglais pour répondre à une ambition internationale et toucher un public anglo-saxon, qui regarde essentiellement des fictions dans cette langue. Les producteurs ont donc choisi de faire parler tous les personnages en anglais, sauf les Afghans qui s'expriment dans leur langue. Cela peut paraître surprenant, mais c'était aussi une décision pragmatique : en France, 95 % du public regarde les séries en version française. Tout a donc été doublé en français pour la diffusion sur France 2.
Avez-vous vu The Agency, le remake du Bureau des Légendes, la série culte dans laquelle vous avez tourné pendant 5 saisons (The Agency arrive en France prochainement sur Canal +) ?
Pas encore, mais j'ai très envie de le voir ! Ce qui me rend heureux, c'est de voir que la presse américaine l'accueille positivement, et incite le public américain à regarder la version originale ! Et puis, un remake produit par George Clooney avec Michael Fassbender, c'est quand même une fierté. Toute l'équipe est ravie que cette nouvelle version existe !
Kaboul, à voir sur France 2 et déjà en intégralité sur France.tv
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