Dash & Lily
Netflix

Sans révolutionner le genre de la rom'com' de Noël, ce conte moderne parvient à imposer son style, et une bonne dose de good vibes très appréciables en ce moment.

Dans un autre contexte, moins anxiogène, Dash & Lily serait peut-être passée totalement inaperçue. Une rom'com' de Noël parmi tant d'autres. Mais la petite série Netflix, arrivée sans crier gare la semaine dernière, est en train de faire un carton dans nos foyers reconfinés, se classant déjà dans le top 3 des programmes les plus vus en France en ce moment, sur la plateforme. Parce qu'en ces temps troublés, les "good vibes" émises par Dash & Lily font du bien. Mais aussi parce que la série n'est pas tout à fait une rom'com' de Noël comme les autres. 

L'histoire suit deux adolescents à New York, durant les vacances. Dash est un garçon taciturne, solitaire et cynique, qui déteste les fêtes de fin d'année à cause de ses parents divorcés. Lily, elle, est pétillante, optimiste et adore sa famille, surtout durant la période de Noël. Sauf qu'elle n'a jamais connu l'amour et a une trouille bleue de se jeter dans la vraie vie. Alors elle va cacher dans sa librairie préférée un journal intime, contenant des indications pour son futur prince charmant. Evidemment, c'est Dash qui va tomber dessus et qui va rapidement se prendre à ce petit jeu épistolaire...


À première vue, on ne peut pas dire que Dash & Lily brise le moule d'un genre si largement éculé. La mignonne petit série respecte les codes de la rom'com, avec ses hauts et ses bas, ses grands moments romanesques échevelés, ses bons sentiments langoureux. Aucun doute, on est bien dans un conte de Noël à la new-yorkaise, qui n'est pas sans rappeler par moment un certain Serendipity (le film de 2001). Mais Joe Tracz et ses auteurs ont réussi à trouver un équilibre quasi-parfait, qui permet à la bluette de toujours rester adorable, sans jamais virer dans le sirupeux.

Adaptée d'un livre de Rachel Cohn & David Levithan, Dash & Lily est de ces rom'com' qui vous redonnent le sourire quand il fait tout gris dehors et qu'on n'a, de toute façon, pas le droit de sortir ! De ces romances acidulées qui irradient d'optimisme, mais qui n'hésitent pas à faire fondre l'enrobage sucré pour révéler un noyau émotionnel plus riche, plus complexe. À l'image des deux jeunes protagonistes, qui ne correspondent agréablement pas aux stéréotypes du genre. Bien sûr, ils remplissent certaines cases, mais dès les premiers épisodes, on les découvre humains, torturés et terriblement attachants.

Peuplée de personnages secondaires détonants et tout aussi charmants, la série reste fidèle à son style, à son approche tendrement décalée. La réalisation joue admirablement du parti pris épistolaire de cette passion adolescente inoffensive, sans jamais réduire son concept essentiel à un simple gadget narratif.

Alors évidemment, tout ça demeure assez cul-cul la praline. Mais au moins, Dash & Lily nous auront offert 3h30 d'insouciance réjouissante cette semaine. Et en ce moment, il faudrait être fou pour refuser.