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Parmi le tonnerre de protestations, le silence de l'Académie est assourdissant.

En annonçant que Roman Polanski serait président de la 42e cérémonie des César, l'Académie devait bien se douter qu'il y aurait des réactions.

Les Internautes ont été les premiers à manifester leur indignation, rappelant que le cinéaste polonais a été accusé d'avoir violé une adolescente de 13 ans en 1977. Si une pétition a été lancée pour demander la destitution du réalisateur de la présidence de la cérémonie qui aura lieu le 24 février prochain, les officiels ont été peu nombreux à s'exprimer sur l'épineux sujet.

Polanski président des César 2017 : une pétition est lancée

La ministre des droits des femmes Laurence Rossignol a tout de même jugé une telle nomination "choquante" et "surprenante". A l'antenne de la matinale de France Culture, elle a déclaré : "Je trouve surprenant et choquant que l’histoire d’un viol n’ait pas pesé. Je crains que cela ne révèle de la part de ceux qui l’ont désigné une forme d’indifférence à l’égard de quelque chose qui reste aujourd’hui grave et que nous cherchons par ailleurs à combattre."

Une prise de position qui tranche avec les propos de l'ancienne ministre de la culture et de la communication Aurélie Filippetti sur France Info, qui après avoir rappelé qu'il était de la "liberté absolue" de l'Académie de choisir d'honorer Roman Polanski a lâché : "C’est quelque chose qui s’est passé il y a quarante ans. On ne peut pas à chaque fois relan­cer cette affaire."

En pleine polémique, l'Académie des César a choisi de ne pas réagir. Nos demandes d'entretien sont restées sans suite et aucune communication officielle n'a été émise. Seul Alain Rocca de l'Association pour la promotion du cinéma (dont dépend l'Académie) a rappelé à juste titre: "Habituellement, la présidence de la Cérémonie des Césars n’intéresse personne."