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Quand Gérard Depardieu a annoncé fin 2012 qu'il quittait la France pour la Belgique, puis pour la Russie, les réactions n'ont pas tardé à se faire entendre. Si le Premier ministre Jean-Marc Ayrault qualifiait cet agissement de "minable", c'est Philippe Torreton qui a été le plus virulent en écrivant notamment dans Libération : "Tu voudrais avoir l’exil fiscal peinard, qu’on te laisse avoir le beurre et l’argent du beurre et le cul de la crémière qui tient le cinéma français… Tu voudrais qu’on te laisse t’empiffrer tranquille avec ton pinard, tes poulets, tes conserves, tes cars-loges, tes cantines, tes restos, tes bars, etc... (...) Tes sorties de route vont toujours dans le même fossé : celui du "je pense qu’à ma gueule", celui du fric, des copains dictateurs, du pet foireux et de la miction aérienne, celui des saillies ultralibérales. (...) Ferme-la, prends ton oseille et tire-toi. (...) Adieu."Un brûlot anti-Gégé qui n'avait pas été du goût de tous et plusieurs "professionnels de la profession" avaient dans la foulée pris la parole pour soutenir le monstre sacré, comme Catherine Deneuve (voir sa lettre), les réalisateurs Xavier Giannoli et Pascal Thomas (voir leurs réactions), Alain Chabat (voir son interview), ou encore Gérard Lanvin (voir la vidéo).Après avoir fait le dos rond et laissé passer de l'eau sous les ponts, Philippe Torreton s'est de nouveau exprimé quant à "l'affaire Depardieu", hier sur l'antenne de RMC où il était l'invité de l'émission Les Grandes Gueules.L'acteur césarisé pour Capitaine Conan en 1997 a ainsi déclaré : "Je vais vous dire franchement les choses, je m'en fous. Personne ne me répond sur le fond du dossier, après, ce ne sont que des invectives de cour de récré, je n'ai pas envie de participer à ça. Je n'ai pas envie de répondre aux uns et aux autres. Je voudrais qu'on réponde sur le fond de ce que j'écris, sur l'exil fiscal, sur l'aspect politique."Si le comédien de 47 ans - que nous retrouverons bientôt dans L'Écume des Jours - ne vise aucun intervenant en particulier, il cible tout de même Fabrice Luchini qui avait confié dans Sud Ouest que "pour s'attaquer à Depardieu, il valait mieux avoir une filmographie solide" : "C'est formidable de constater que dans cette France de 2013, il y a des gens qui contestent cette liberté d'expression. En fonction de votre classe sociale, de votre métier, vous avez plus ou moins le droit de vous exprimer ? Moi, c'est une France que j'ai envie de combattre bec et ongles. On ne peut s'exprimer qu'en fonction de la taille de la filmographie, d'une certaine aura médiatique, d'une origine sociale ?", conteste le comédien.Peut-être n'était-ce pas un problème de fond mais un problème de ton qui lui était reproché.Un débat risque de durer encore un long moment.La bande-annonce de L'Écume des Jours, en salles le 24 avril :