Roman Polanski sur le tournage de The Palace
Eliseo Multimedia

Le producteur italien de son nouveau film regrette dans Variety :"La France ne voulait pas investir un euro dans Polanski..."

La sortie tonitruante d'Adèle Haenel, lors des César 2020, furieuse de la victoire de Roman Polanski pour le prix de la Meilleure réalisation grâce à J'Accuse, restera à jamais gravée dans l'histoire de la cérémonie. Elle était aussi le symbole d'une dissension dans les coulisses du cinéma français, entre ceux qui ont toujours voulu soutenir le brillant cinéaste exilé dans l'Hexagone depuis 1978 et ceux qui dénoncent l'homme qui a fui les États-Unis avant d'être condamné pour relations sexuelles illégales avec une fille de 13 ans.

Adèle Haenel veut s'éloigner du cinéma : "C'est une industrie réactionnaire et raciste"

Malgré les désaccords au sein de l'industrie, le réalisateur a pu travailler sans contrainte en France pendant des décennies. Mais cette époque semble révolue. Selon un papier de Variety, Luca Barbareschi, producteur italien de son prochain film, The Palace, raconte à quel point Roman Polanski a galéré pour lancer son nouveau projet.

"Pour trouver une maison à The Palace, il nous a fallu beaucoup de passion et beaucoup de patience", commente-t-il depuis Gstaad, où le tournage est en cours actuellement, expliquant qu'il ne s'attendait pas à ce que la France rejette à son tour Polanski : "J'ai réussi à monter la production en un an et sans la France puisque la France ne voulait pas investir un euro dans Polanski ! Cela m'a vraiment blessé" confie-t-il, en précisant qu'il espère que ce rejet financier ne sera pas suivi d'un rejet dans la distribution :

"Si ce film ne sort pas en France, c'est un crime", reprend Barbareschi, qui a personnellement investi plus de 4 millions d'euros dans The Palace, qui sera ainsi une coproduction italienne, suisse et polonaise entre les sociétés Eliseo Multimedia et RAI Cinema, Lucky BOB et CAB.  

Au-delà des fonds, The Palace aurait aussi eu du mal à boucler son casting, selon Variety, qui suggère que plusieurs acteurs ont décliné, craignant que travailler avec Polanski ne nuise à leur carrière, même si "personne ne l'a dit en ces termes", souligne Barbareschi, qui se réjouit finalement de ce qu'il a réussi à monter :

"Chaque film a son karma. Au final, nous avons le meilleur casting que j'aurais pu espérer, même si certaines défections n'ont pas été faciles pour Roman. Ceux qui sont là adorent tous Roman et lui donnent tout ce qu'ils ont".

Fanny Ardant sera donc la star au centre de The Palace, aux côtés d'une troupe très internationale : Mickey Rourke, l'acteur allemand Oliver Masucci, révélé dans la série Dark et croisé dans Les Animaux Fantastiques 3 récemment ; l'ex-star des Monty Python, John Cleese, le Portugais Joaquin De Almeida ou encore le Russe Viktor Donbronravov.

Le film -  une comédie noire écrite par Roman Polanski avec le scénariste polonais Jerzy Skolimowski - se déroule sur 24 heures, entièrement au Gstaad's Palace Hotel le soir du Nouvel An à la veille du nouveau millénaire...

Mickey Rourke annonce qu'il tourne dans le nouveau Roman Polanski, The Palace