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Photo Credit: Takashi Seida / Takashi Seida / DB_00661.ARW / © Mommy Knows Best LLC

Le réalisateur de Midsommar regrette le flop de son troisième long-métrage.

Après Hérédité et Midsommar, le troisième film d’Ari Aster Beau is Afraid n’a pas réussi à trouver son public, n’atteignant que 67 326 entrées au box-office français à la fin de son exploitation. Produit par la prestigieuse maison A24 avec Joaquin Phoenix dans le rôle principal, il bénéficiait d’un budget conséquent 35 millions de dollars et n’en a rapporté que 10 millions, ne permettant pas de rendre le film rentable. 

Ari Aster a exprimé à nouveau sa déception à ce sujet dans un entretien pour Vanity Fair : “Le film se termine sur une salle de cinéma qui se vide progressivement pendant le générique d’un film, avec un public très indifférent. Je n’avais pas réalisé à quel point cette fin allait être prophétique.” Le réalisateur exprime ouvertement sa déception de voir que le public n’ai pas essayé d’aller plus loin dans l’analyse. 

Ce qui m’excite à propos de Beau, c’est qu’il y a certaines choses que j’ai caché dans le film dont personne n’a encore parlé, et j’ai été déçu de voir la façon dont les gens l'appréhendaient parce que leur verdict se résumait à ‘Tout ne fonctionne pas’”. Ce à quoi le cinéaste répond “Et bien, attends, qu’est-ce qui ne fonctionne pas ?

Effectivement, Beau is Afraid raconte l’odyssée absurde et parfois surréaliste de Beau (Joaquin Phoenix), un homme très anxieux qui doit se rendre chez sa mère (Patti LuPone). Ari Aster avoue lui-même qu’il “explose délibérément tout le film” assumant entièrement que son oeuvre soit une “expérimentation”.


Beau is afraid est le chef d'oeuvre d'Ari Aster [critique]

C’est justement cette dimension expérimentale qui a divisé le public, réaction qu’Ari Aster soutient mais qu’il espérait plus importante : “J’ai toujours su que ce film allait polariser et il a été pensé pour diviser”, explique-t-il. Cela n’a pas suffi pour attirer plus de public, même s’il s’agit du film préféré d’Aster et celui où il est allé “le plus loin”. 

Ari Aster a pris un risque, et il faut bien lui reconnaître cette audace : “Je fantasme sur une époque où un film comme ça pouvait sortir et diviser le public, et ça aurait incité les gens à aller le voir et se faire leur propre avis au lieu de se dire ‘Oh j’en ai entendu parler partout, je ne vais pas m’embêter à y aller.’ Je savais que des gens allaient le détester ou l’aimer, et j’espérais que ça ouvrirait un débat plutôt que de faire fuir le public et ne pas laisser sa chance au film.

Beau is Afraid pourra-t-il se rattraper en DVD, VOD, et devenir culte avec le temps ? Il est encore trop tôt pour le dire... Malgré cet échec, Ari Aster est déjà engagé sur un futur projet de western où il retrouvera Joaquin Phoenix en premier rôle.

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