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Une fable écolo absurde inaboutie, mais qui distille néanmoins un sympathique parfum d’anarchie, à (re)voir ce soir sur Cstar.

Plutôt boudée par le public lors de sa sortie en salle en 2017, Problemos a depuis (presque) gagné ses galons de comédie culte. Cette histoire zadistes pris en plein milieu d'une pandémie mondiale, rediffusée ce soir à la télévision, a même pris un nouveau sens suite à l'épidémie mondiale de Covid-19...

Pour patienter jusqu'à son retour à la télévision, nous repartageons ci-dessous la critique de Première.

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Il y a dans ce titre, Problemos, comme une sorte de je-m’en-foutisme, de côté bricolé qui définit assez bien le film, portrait d’une communauté zadiste établie en rase campagne et luttant contre la construction d’un parc aquatique. À l’image de ses protagonistes, fringués comme des sacs et le cheveu gras, la mise en scène ne témoigne d’aucun effort particulier : la photo et le découpage sont gentiment paresseux. Oui, mais il y a Judor. Judor, le sale gosse dans un corps d’adulte. Capable, à l’instar de Jerry Lewis, de faire vriller le réel, de le tordre à son humour régressif et de masquer ponctuellement les faiblesses coupables de la direction artistique.

Sans trop de problèmes

Judor, donc. À la fois chef d’orchestre et soliste, entouré d’inconnus et d’acteurs de complément, qui ne se donne pas le beau rôle en père de famille obsédé par la routine (ironie) et par les jeunes filles. Qui lutte, une heure trente durant, contre ses pulsions scatos et libidineuses, conférant à Problemos des allures de grande comédie pincée, assez loin du feu d’artifice burlesque et trash attendu, malgré quelques saillies redoutables –l’ado qui confond dans son fil d’actualité virtuel «pain de mie» et «pandémie», le môme surnommé «l’enfant» pour ne pas le stigmatiser. L’incroyable dernier plan, qui survient comme un cheveu sur la soupe, ne témoigne-t-il pas d’une volonté éteinte d’aller vers quelque chose d’autrement plus radical ? Ce Problemos caché reste cependant à fantasmer.
 

 

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