Les Vacances du Petit Nicolas, un hommage appuyé à Jacques Tati
Wild Bunch

M6 retrouve Le Petit Nicolas pour son deuxième film du samedi soir.

Après avoir inauguré sa case cinéma du samedi soir grâce au Petit Nicolas (qui a enregistré une audience correcte de 1,7 million de téléspectateurs sans battre de record) le week-end dernier, M6 poursuit sur sa lancée avec sa suite, Les Vacances du Petit Nicolas, toujours réalisée par Laurent Tirard, en 2014. Un film familial qui avait laissée la rédaction de Première mitigée à sa sortie.  

M6 va diffuser un film le samedi soir, pour la première fois depuis 30 ans

Voici notre critique : Le facétieux petit Nicolas, ses drôles de parents et son insupportable mémé prennent la route des vacances. En bord de mer à l’hôtel Beau-Rivage, tandis que son enfant sympathise avec quelques garnements, le papa retrouve un ancien camarade d’école et son épouse, dont la fille semble comme obsédée par Nicolas. Pour toute la famille, ces congés vont s’avérer très mouvementés.Le premier volet, avec sa direction artistique irréprochable et son humour tantôt potache, tantôt absurde, retranscrivait plutôt bien l’humeur des bouquins de Sempé et Goscinny en y ajoutant un rythme endiablé. On retrouve à peu près les mêmes ingrédients dans cette suite, bien que la mayonnaise prenne moins bien, comme si l’indolence des jours de chaleur avait contaminé le tournage estival. La faute incombe surtout au scénario, plus poussif d’un point de vue burlesque et qui fait davantage la part belle aux adultes, les hommes en particulier. Serait-ce pour cette raison que l’on sent Valérie Lemercier moins concernée et que les autres personnages féminins sont si peu attrayants (Dominique Lavanant verse dans la caricature ; Judith Henry n’a rien à faire) ? S’il ne démérite pas, le duo Merad-Lanners, moyennement complémentaire, ne déclenche quant à lui pas des barres de rire. Les points positifs sont à chercher du côté de l’hommage, un peu appuyé, à Jacques Tati, dont les auteurs retrouvent par instants la patte poétique délicieusement rétro au travers de silhouettes d’estivants bien croquées, de détails visuels amusants ou d’une bande-son qui fait revivre les années 50. C’est peu mais sans doute assez pour rééditer le carton du premier épisode (5,6 millions d’entrées) d’autant que personne n’a osé placer de grosses machines face à ce succès annoncé.
Christophe Narbonne  

Bande-annonce :