Les Gardiens de la Galaxie vol. 3 est-il inspiré par Toy Story ?

Les flashbacks racontant le passé douloureux de Rocket rappellent notamment la scène des jouets martyrisés par Sid.

Attention aux spoilers : cet article évoque des scènes clés de l'intrigue des Gardiens de la Galaxie Vol. 3, photos et vidéos à l'appui.

Peta vient de remercier publiquement James Gunn pour sa manière de dénoncer les mauvais traitements envers les animaux de laboratoire au sein de l'intrigue des Gardiens de la Galaxie Vol. 3. Plus on avance dans l'histoire de Rocket, plus on comprend à quel point les manipulations génétiques qu'il a subies ont été douloureuses. Tout comme celles infligées à ses amis Lylla, Sol et Moustache, une loutre, un lapin et un morse également malmenés par les équipes du scientifique fou Le Maître de l'Evolution (Chukwudi Iwuji).

Le scénariste et réalisateur voulait raconter cette histoire dès le début des Gardiens de la Galaxie : c'est grâce au personnage de Rocket qu'il s'est attaché à cette équipe de super-héros, et il a répété que c'était pour lui qu'il était revenu aux commandes de ce troisième film pour Disney-Marvel. Depuis qu'il est sorti, il est régulièrement interpellé sur Twitter par des fans, qui croient reconnaître dans les quelques scènes du quatuor d'animaux torturés les jouets cassés et réassemblés par Sid dans le premier Toy Story. Notamment en commentaires de cette vidéo, où il présentait aux internautes Sol et ses pattes d'araignées mécaniques. S'est-il vraiment inspiré de ce classique animé de Pixar, sorti en 1995 au cinéma, pour ce blockbuster ?

Si Gunn est très présent sur les réseaux sociaux, il n'a pas encore répondu à cette question en particulier, mais il est vrai que la manière dont Rocket rencontre ses trois futurs amis rappelle le passage où Andy est enfermé dans la chambre de Sid et qu'il découvre le triste sort réservé aux jouets qui trainent chez lui. Le lapin Sol monté sur des pattes d'araignée en métal, avec sa bouche également transformée, évoque clairement la tête de poupée elle aussi intégrée à des pattes d'arachnide.

La scène du dessin animé est filmée comme dans un film d'horreur, avec Andy se sentant de plus en plus oppressé par cette vision d'horreur des jouets qui se rapprochent lentement de lui, tels des zombies. Puis il comprend que ce ne sont pas ses ennemis, mais qu'ils sont en fait les victimes de son jeune voisin, qui adore martyriser les jouets de sa sœur. Et que lui aussi aura le droit au même sort -tout comme Buzz- s'ils ne font rien pour s'échapper. Toutes ces figurines trafiquées finiront par devenir ses associés et l'aideront à se sauver d'ici en compagnie de son ami.

Dans Les Gardiens... 3, la première réaction de Rocket est aussi la peur -et la souffrance- puis il apprend à connaître ces êtres difformes qui le soutiennent, lui viennent en aide et lui permettront finalement de prendre conscience de la cruauté du Maître de l'Evolution (Chukwudi Iwuji). Lui aussi pourra se sauver de ce laboratoire de l'espace effrayant après avoir donné une bonne leçon à son créateur/adversaire.

Autre élément de ces scènes qui rappelle l'intrigue de Toy Story, plus spécifiquement celle du troisième film, cette fois : les animaux testés dans Les Gardiens... sont "jetables", sacrifiables si l'expérience qu'ils ont subie échoue. Tout comme les jouets risquent de finir dans l'incinérateur de la déchetterie, alors qu'ils fonctionnent toujours et pourraient offrir du bonheur aux enfants.

Les similitudes thématiques sont frappantes entre ces deux œuvres, tout comme la manière de montrer des concepts effrayants dans des films pour enfants : Les Gardiens... a obtenu une interdiction PG-13 aux Etats-Unis, soit déconseillé aux moins de 13 ans non accompagnés d'un adulte, ce qui lui permet de toucher une cible de spectateurs large. Le jeune public sera certainement sensible au traitement fait à Rocket et ses amis, mais aussi, plus loin dans le film, à celui des enfants esclaves.

D'autres œuvres littéraires et cinématographiques ont certainement inspiré James Gunn pour ce blockbuster, qui rappelle aussi souvent L'Île du Dr. Moreau, publié en 1896 par H.G. Wells, les BD We3, de Grant Morrison et Frank Quitely (2006) ou les séries et films Star Trek (depuis 1966) et L'aventure intérieure (1987). Ces deux derniers univers ont d'ailleurs eux aussi été ouvertement cités par Pixar, mais pas dans Toy Story, cette fois : dans Vice-Versa, où les émotions commandaient la petite Riley, en direct depuis son cerveau, à la manière du Capitaine Kirk sur l'Enterprise. Et l'exploration du corps humain par le personnage de Dennis Quaid dans le film de SF de Joe Dante a certainement servi de modèle à certains décors d'Orgocorp, le vaisseau visité par les Gardiens dans ce troisième volet.

Notez que les personnages de Lylla, Sol et Moustache ne sortent pas tout droit de l'imagination de James Gunn, comme on peut le voir sur le montage photos ci-dessus. La loutre doublée par Linda Cardellini existe dans les comics Les Gardiens de la Galaxie. Elle est l'ater ego féminin de Rocket, présentée comme son âme sœur. Qui est destinée à devenir la boss... de la plus grande entreprise de fabrication de jouets de l'univers ! Son histoire, ainsi que sa relation avec Rocket, sont très différentes dans cette version ciné.

Moustache, qui a la voix de Asim Chaudhry, est certainement une version transformée de Wal Rus, le premier animal trafiqué à assister Rocket dans ses aventures.

Et enfin Sol (Mikaela Hoover) est peut-être inspiré par Blackjack O’Hare, un lapin mercenaire qui dans les BD est plutôt montré comme un ennemi du raton-laveur. Son parcours est également lié à celui de Lylla dans les comics.

Voici la bande-annonce des Gardiens de la Galaxie Vol. 3, actuellement au cinéma :