Le geste fort du cinéaste iranien Mohammad Rasoulof au Festival de Cannes
ABACA
Le geste fort du cinéaste iranien Mohammad Rasoulof au Festival de Cannes
ABACA
Le geste fort du cinéaste iranien Mohammad Rasoulof au Festival de Cannes
ABACA
Le geste fort du cinéaste iranien Mohammad Rasoulof au Festival de Cannes
ABACA
Le geste fort du cinéaste iranien Mohammad Rasoulof au Festival de Cannes
ABACA
Le geste fort du cinéaste iranien Mohammad Rasoulof au Festival de Cannes
ABACA
Le geste fort du cinéaste iranien Mohammad Rasoulof au Festival de Cannes
Le geste fort du cinéaste iranien Mohammad Rasoulof au Festival de Cannes
Le geste fort du cinéaste iranien Mohammad Rasoulof au Festival de Cannes
Le geste fort du cinéaste iranien Mohammad Rasoulof au Festival de Cannes
Le geste fort du cinéaste iranien Mohammad Rasoulof au Festival de Cannes
Le geste fort du cinéaste iranien Mohammad Rasoulof au Festival de Cannes

Après avoir fui son pays, Mohammad Rasoulof a gravi les marches du Festival en tenant la photo des acteurs de son dernier film, retenus en Iran.

La nouvelle était tombée en début de semaine. Mohammad Rasoulof serait bien présent pour cette 77ème édition du Festival de Cannes où son dernier film, Les Graines du figuier sauvage, est en compétition. Le cinéaste avait récemment partagé sur les réseaux sociaux sa fuite d’Iran où il est condamné à une peine de prison de huit ans, dont cinq applicables, pour "collusion contre la sécurité nationale." Sur le site officiel du festival, les organisateurs affirment :

"Nous sommes particulièrement touchés de l’accueillir ici en cinéaste avec son film. Notre joie sera celle de tous les Iraniens épris de liberté."

Iran : Cinq ans de prison pour le cinéaste Mohammad Rasoulof à une semaine du Festival de Cannes

Hier soir, Rasoulof et une partie de l’équipe du film – dont sa fille, Baran Rasoulof, ont donc gravi les marches du palais, applaudis par les spectateurs, brandissant face aux caméras du monde entier les photographies des acteurs retenus en Iran : Soheila Golestan et Missagh Zareh. Dans son ascension, le lauréat d’Un Certain Regard et d’un Ours d’Or pour Le diable n’existe pas, était également accompagné par l’actrice iranienne Golshiteh Farahni, venue soutenir son camarade d’exil. Un geste aussi courageux que le film qu’il présente.

Le geste fort du cinéaste iranien Mohammad Rasoulof au Festival de Cannes
ABACA

Cette dernière a été forcée à l’exil en 2008 après avoir joué sans voile dans Mensonges d’Etat de Ridley Scott et avoir été accusée par les autorités iraniennes de travailler avec la CIA. Aujourd’hui voix de la révolution en Iran et des femmes de son pays, il était important pour la comédienne de se tenir avec Mohammad Rasoulof dont elle partage l’histoire de l’exil.

Invités tous les deux sur le plateau de l’émission C Ce Soir, jeudi, Golshiteh Farahni s’est retrouvée émue en entendant le réalisateur raconter son départ :

"Quand j’étais en train de traverser la frontière, je me suis retourné. J’étais en haut d’une montagne et j’ai lancé un dernier regard à ma terre natale et je me suis dit : 'J’y retournerai.' Je pense que tous les Iraniens qui ont dû partir en raison de ce régime totalitaire gardent toujours une valise prête chez eux, dans l’espoir que les choses s’améliorent et qu’ils puissent rentrer."

Plutôt optimiste sur la situation, il a également rappelé que s’il a quitté physiquement l’Iran, la culture iranienne continue au-delà de la frontière, et a terminé sur la complication liée à son film : "Pourquoi les autorités iraniennes ont-elles peur d’entendre nos histoires ? Pourquoi est-ce que nos voix leur font peur ?"

Interviewée par France 3 région PACA, Farahni a insisté sur son soutien envers le cinéaste :

"Son exil vient de commencer, c'est comme un enfant qui vient de naître. Il vient d'atterrir dans le monde de l'exil, dans cette blessure, ce déracinement, qui ne va jamais se guérir. Je suis là pour lui, dans l'exil, on est là les uns pour les autres."

En entrant dans la salle de projection, Mohammad Rasoulof a été acclamé par une longue standing ovation qui s’est répétée après la diffusion du film pendant douze minutes – la plus longue standing ovation depuis le début du festival. Selon Variety, se trouvait également dans la salle le réalisateur de The Apprentice, Ali Abbasi, qui aurait encouragé les applaudissements, ainsi qu’une pancarte "Femme ! Vie ! Liberté !" faisant écho au slogan du mouvement pour les droits des femmes en Iran.

Les Graines du figuier sauvage raconte l’histoire d’un juge d’instruction au tribunal révolutionnaire de Téhéran frappé par la méfiance et la paranoïa alors que les manifestations politiques s’intensifient. Pour les premiers spectateurs, c’est une Palme d’Or. Mais le jury sera-t-il aussi sensible que le public ? Rendez-vous ce samedi pour le savoir.

Cannes 2024 - Jour 11 : le héros Rasoulof, la masterclass de George Lucas, la voix de Trintignant